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DE LA BONNE MONNAIE
10. 14.04.1886. « Adresse au Saint-Pere. » Aut. : ?, Soc. Lect. C 924. (? 3)
(Ch 3) (K 4) pp : 3, autographié. Il s'agit d’une lettre collective formelle dans
laquelle Mermillod et ses collaborateurs renseignent officiellement Léon XIII
des devoirs qui s'imposent à l'Église si elle veut se charger de la question
ouvrière. La lettre suggère que cest à l’Église d'établir les principes d’une
solution juste des tensions sociales.
UNION CATHOLIQUE D'ÉTUDES SOCIALES ET ÉCONOMIQUES FRIBOURG (SUISSE)
FRIBOURG, LE 14 JANVIER 1886
ADRESSE AU SAINT-PÈRE
Très Saint-Père,
Humblement prosternés aux pieds de Votre Sainteté, les membres de la
Conférence catholique internationale pour l'étude des questions sociales
et économiques, réunis à Fribourg, sous la présidence de sa Grandeur
Monseigneur Gaspard Mermillod, Evêque de Lausanne et Genève, implorent
la bénédiction de Votre Sainteté sur leurs modestes travaux.
Pénétrés des enseignements de Votre Sainteté, convaincus que le monde,
égaré par les erreurs d’une fausse économie sociale, et livré aux expériences
brutales de la force, ne recouvrera la paix qu’en revenant aux principes de la loi
divine promulguée par l’Église, ils appellent de leurs voeux, et ils voudraient
hâter de leurs efforts l’heure où, sur les ruines de la franc-maçonnerie, la
chrétienté reconstruite, obéissant à la direction suprême du Pontife Romain,
Père, Docteur et Roi, rassemblera dans une unité puissante et féconde, les
nations et les différentes classes sociales, réconciliées entre elles, parce qu’elles
se seront d’abord réconciliées avec Dieu.
Loubli des règles de la justice naturelle et chrétienne! à [sic] jeté,
particulièrement dans le monde du travail, un trouble profond, et créé cette
question sociale, qui, d’un bout du monde à l’autre, agite les peuples, inquiète
les gouvernements, et menace la société des pires catastrophes.
Assurer aux travailleurs, à la femme, à l'enfant de l’ouvrier, à tous ceux
enfin qui mangent leur pain à la sueur de leur front, la protection à laquelle
ils ont droit, pour leur corps, pour leur âme, pour leur famille, et par là
préparer l’apaisement des discordes civiles, tel est le but que nous assignons
à nos études et à nos travaux. Il nous a paru que cette protection équitable
ne saurait être efficacement garantie que par une entente internationale des
divers gouvernements, se traduisant dans une législation sociale, reflet de ces
coutumes traditionnelles qui, autrefois, grâce à la bienfaisante influence de
l'Église Catholique, s'étaient établies partout. Votre Sainteté trouvera dans
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