ont été présentes dans la petite industrie mais pas trop ailleurs ; ou bien on
est appellé à l'érection des corporations toutes nouvelles, applicables dans les
secteurs du commerce, de l’agriculture etc. ?
Toute une philosophie, toute une vision de l’État, de l'économie et de la
société se forme autour de ces deux problèmes majeurs. La société idéale est
imaginée comme étant caractérisée par des relations sociales harmonieuses,
par un marché juste et équilibré, contrôlé par la société elle-même, par
ses entreprises. Qu'on ne pense pas ici aux corporations introduites par
le fascisme 40 ans plus tard, on prononce encore ces mots sans aucune
connotation négative. « Le régime corporatif » : ce sont des termes qui donne
de l'enthousiasme aux chrétiens de l'époque. C’est une idée neuve, intelligente,
destinée à lutter efficacement à la fois contre le libéralisme et le collectivisme.
Reste à appliquer cette idée à la réalité contemporaine. Les avis sont partagés
sur le caractère obligatoire de ces corporations. Peut-on forcer les gens de
se constituer en corporations ? Si oui, elles deviennent confessionnelles ou
laïques, dominées par la dimension professionnelle ou bien plutôt par l'aspect
territorial ? Les groupes allemands et français se confronteront, les Autrichiens
ne prennent pas position encore.