sur les enseignements de la Bible, suivant les principes du figurisme, mais
désormais il pése consciencieusement chacune de ses idées et réflexions a la
lumière des critiques officielles. Ces scrupules nuisent à la subjectivité de la
contemplation de la Vérité Éternelle sans changer fondamentalement son rapport
à l'absolu. Son humilité devant Dieu reste fondamentalement le point de vue
déterminant de sa vision du monde et de sa pensée.
Si le rigorisme janséniste a marqué toute sa méditation et écriture théologiques,
les textes narratifs n’en montrent pas moins l'effet. On peut dire que cette sorte
de puritanisme a nui à son talent d'écrivain dans les récits de sa vie. Pour ne citer
qu’un seul exemple: dans le récit de sa fuite de la prison de Neustadt, il se limite
à résumer brièvement l'essentiel des étapes successives de son aventure risquée
(mortellement dangereuse et qui ne manquait pas de situations extraordinaires
et mémorables). Pourtant, il ne fait qu’esquisser certains détails intéressants qui,
une fois élaborés et mieux racontés, auraient pu rendre son histoire passionnante.
En comparant le récit condensé et raccourci de son évasion avec d’autres histoires
célèbres ayant le même sujet, il paraît que son intention était expressément de
ne présenter que les simples faits dans un style austère, dénudé. Ce manque
d’ambition correspond à toute sa vision du monde qui méprise la vie terrestre et
ne veut la contempler que sous le jour de la Providence. Voici le début de la
narration réduite à une énumération des faits, négligeant les circonstances
extraordinaires de l’organisation de sa fuite qu’on connaît plus amplement d’autres
sources :
« Enfin le jour auquel vous aviez fixé de toute éternité ma délivrance arrive.
Car avant même ma naissance, o Sagesse Éternelle, vous aviez disposé cet
événement, ainsi que les autres de ma vie. Votre justice me poursuivait jus¬
tement, mais votre miséricorde me conservait. [...] vous êtes présent à tout,
parce que vous remplissez tout?! »
En guise de conclusion...
La seule dimension véritable des écrits tant politiques que religieux de Räkéczi
est l'infini incarné par Dieu. Sa foi dans la prédestination et dans la toute-puis¬
sance divine surgit de sa conviction intime qu’il faut tout regarder en considé¬
ration de l’immensité et l'infini de Dieu. Malgré les apparences, qu’il parle de
faits historiques, d’idées politiques ou de dogmes religieux, qu’il fasse des com¬