Une autre considération en fait également une nécessité de la vie corporative
et elle nous amène à la 3° condition essentielle, à savoir la représentation des
deux éléments, patrons et ouvriers dans le gouvernement de la corporation.
Or, si la représentation des patrons, ayant la connaissance technique de la
profession va de soi, celle de simples capitalistes n'aurait pas de raison d’être,
car pour ceux-ci l'intérêt individuel est trop prédominant pour laisser place à
aucune préoccupation d'ordre général ou social.
Quant à la représentation des ouvriers, elle n’a rien que de très légitime
puisqu'il s’agit de leurs intérêts les plus graves ; elle est nécessaire pour
dissiper leurs préventions et offrir aux meilleurs, aux plus intelligents, aux
plus dévoués un moyen d’ascension dans leur ordre.
Une grande cause du succès des sociétés révolutionnaires, c'est que les
ouvriers, souvent même les meilleurs, ne trouvant plus dans une hiérarchie
professionnelle la possibilité d’ascension que réclame la nature humaine
se jettent dans les associations politiques où ce besoin de l’âme trouve une
apparente satisfaction.
Après avoir ainsi exposé la triple condition qui nous semble nécessaire à
toute corporation, nous essayerons d’en faire l'application aux trois grandes
branches du travail, les métiers, l’industrie, l’agriculture.
Régime corporatif dans les Métiers
Régime corporatif dans l'Industrie
Régime corporatif dans l'Agriculture
(Cette seconde partie fera l’objet d’un second fascicule.)
Il faudrait pouvoir indiquer encore l'utilité d'étendre les mêmes formes
d'organisation corporative au commerce ainsi qu’à toutes les professions.
Dans sa note déjà citée, Monsieur le Comte de Blome nous dit : « Il faudrait
constituer des corporations aussi bien de grands propriétaires ruraux, de petits
propriétaires de bordiers, de médecins, de professeurs aux universités et aux
lycées, de banquiers, d'avocats, etc... seul le rentier dont l’action se borne à
détacher ses coupons ne trouverait point de place dans cette organisation. On
poserait ensuite le principe que le suffrage universel s'exerce par corporations
et non autrement. La représentation nationale se composerait des délégués
des corporations. »
Ces considérations de notre éminent président nous ont amené
insensiblement jusqu’au terrain politique, montrant ainsi que toute organisation
sociale découle du principe corporatif. Il serait facile de la montrer encore