comme le bien nécessaire entre les différentes nations, destinées elles aussi a
se rapprocher, a s’unir, a former en un mot la grande famille chrétienne. Unus
pastor, unum ovile.?
Lunion entre les différents peuples a été rompue ; ils aspirent tous a ce
quelle soit rétablie.
Mais ce serait trop étendre ce rapport déja si long. Au reste, la question est
soulevée, et sera traitée 4 propos de la proposition du Baron d’Avril.
En résumé, le régime corporatif nous est apparu comme la loi organique de
Vhumanité dans tous les ordres et spécialement dans celui du travail où il a
été révolutionnairement détruit pour faire place à un individualisme absolu.
L'étude des moyens de son application, dans des conditions en rapport avec les
transformations modernes, aux métiers, à l’industrie, à l’agriculture montre
qu'il est non seulement réalisable mais que c'est l’unique moyen d’arrêter
l'avènement du socialisme césarien, en donnant aux réclamations des ouvriers
les satisfactions que réclame la Justice.
Mais le plus grand obstacle réside encore dans l'autorité des doctrines
de l’économie libérale, officiellement enseignée à peu près dans toutes les
universités, et dont un grand nombre de catholiques subissent encore le
prestige.
Tant que les théories actuellement dissimulées derrière les mots pompeux
de liberté du travail, liberté de la propriété, liberté du crédit seront considérées
comme des axiomes indiscutables, le règne de la force matérielle, c’est-à-dire
de l'argent ou du capitalisme est assuré. La liberté de l’homme est supprimée ;
il n’est plus qu’un instrument, une machine, ou une marchandise.
Le régime corporatif le délivrerait du joug ; mais sa restauration n'est
possible qu’à la condition de répudier les erreurs doctrinales qui ont servi à
l'établir et de démasquer les violences sans nombre d’un Etat social que l’on
décore du nom de civilisation et qui n’est qu’un retour à la barbarie.
La lumière étant ainsi faite dans les esprits tous pourraient réunir leurs
efforts pour Le rétablissement de la paix sociale, pour le triomphe de la justice,
pour l’unité de tous les chrétiens dans la charité, suivant la prière du Sauveur :
“Père saint que tous ils soient un en nous, qu'ils soient un comme nous¬
mêmes ; que moi en eux et toi en moi, ils soient consommés dans l’unité ».