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DE LA BONNE MONNAIE

assuré aux peuples cette sécurité qui leur manque aujourd’hui, aux différentes
classes sociales cette harmonie maintenant disparue.

Ainsi que le faisait remarquer Monsieur le Comte de Blome en ouvrant
les séances de votre premiére commission, pendant cette grande période de
l’histoire qui a nom le Moyen âge, et dont, nous catholiques, nous n’hésitons
pas à saluer le souvenir, malgré les calomnies sous lesquelles on a essayé de
V’accabler, avant que l’hérésie protestante ne fut venue détruire l’état social qui
s’appelait la Chrétienté, les règles du travail étaient partout identiques.

Elles n'étaient pas à vrai dire le résultat d’une législation créée par les
pouvoirs publics ; elles étaient le résultat de la coutume, mais d’une coutume
universellement établie.

Comment se fait-il que malgré la difficulté des communications, la diversité
des langues et des nationalités on retrouve partout à cette époque les mêmes
coutumes, la même organisation du travail produisant en deçà et au delà des
Alpes, en France comme en Allemagne, en Italie comme dans les Flandres, vu
dans la Grande Bretagne, les mêmes fruits de paix, d'harmonie et de bien être?

C’est que ces coutumes avaient été inspirées par une doctrine unique dans
son principe et universelle dans ses applications?

C’est que ces coutumes étaient le reflet de l’enseignement catholique sur les
lois morales qui régissent le travail et l’organisation sociale tout entière.

Mais ces lois, depuis plusieurs siècles, méconnues, oubliées, sont de tous
les temps ; il n’est donc pas surprenant que nous catholiques, témoins attristés
des maux dont souffrent à l’heure présente les classes ouvrières, nous voyons
dans le retour à ces principes le seul moyen de les délivrer du joug qui les
opprime.

Elles sont aussi applicables chez toutes les nations, il est donc naturel que
nous nous réunissions et que nous venions des différents points de l’ancienne
chrétienté pour en revendiquer le rétablissement.

Nous devons nous réjouir de ce mouvement d'idées vers un retour à une
législation internationale du travail, car c’est un hommage inconsciemment
rendu à un état social créé jadis par la Sainte Église et la reconnaissance
involontaire de son action civilisatrice au temps où son action s’exercait sans
entraves.

La Commission a été d’avis que les mesures législatives, pour lesquelles une
entente internationale était nécessaire, ne devait pour le moment viser que les
trois points suivants :

1) La protection spéciale de la femme et de l'enfant ; par là nous entendons
la suppression du travail de nuit ; la cessation des travaux souterrains,
comme les mines ; la garantie d’un repos assuré avant et après les
couches ; la limite d'âge pour l'emploi des enfants.

2) La protection contre l'emploi abusif des forces de l’ouvrier par la fixation
d’un maximum d'heures de travail.

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