La guestion religieuse gui domine toutes les autres doit se résoudre sur le
champ de bataille de l’ordre social. En face des pouvoirs humains qui ont peur
du socialisme et cherchent à s'emparer de ses armes, en face des revendications
ouvrières, l’Église ne peut se désintéresser de ces questions. Quand le peuple
ne va plus à l’Église, il faut que l’Église aille au peuple.
Le Marquis de la Tour du Pin donne le détail de l’organisation de la
conférence et la composition des trois commissions formées.
La première : législation ouvrière et réglementation internationale, aura
pour président le Comte de Blome, pour vice-président le Comte de Mun,
rapporteur et secrétaire Monsieur Milcent.
La seconde chargée de fixer l’objet de la prochaine conférence, sera
composée de Messieurs Ancel président, Comte Médolago vice-président,
Lorin secrétaire.
La troisième chargée d'arrêter la constitution de l’Union sera composée du
Comte de Kuefstein président, du Comte Manna vice-président, de Monsieur
Loesevitz secrétaire. Le Révérend Père de Pascal est désigné pour préparer
l'adresse au Saint-Père.
Le Comte de Blome remercie sa grandeur au nom des membres de la
conférence heureux d’avoir pour diriger leurs travaux, l’Evêque qui a toujours
été du mouvement catholique et personnifie si bien la vieille maxime : suaviter
in modo, fortiter in re.
Le Comte de Blome rappelle ces mots de monseigneur adressés au peuple :
« les révolutionnaires veulent se servir! de vous ; l’Église seule veut vous
servir. » Mais pour qu'elle puisse exercer cette action, il faut qu’elle aille
chercher l’ouvrier. Où peut-elle le trouver? Le père travaille quatorze à 18
heures!’ dans une fabrique, la mère dans une autre, les enfants dans une
troisième. Il n’y a plus ni foyer ni vie de famille. Le terrain où l’Église pourra
exercer son influence, il faut que les pouvoirs humains le préparent.
Les membres de la Conférence sont tous présents sauf MM. Loesevitz ; leur
nombre a été porté au complet par l'arrivée de Messieurs d’Amman et De la
Rive de Suisse.'®
Apres la lecture du procés-verbal, le rapporteur de la seconde commission
donne connaissance de son rapport, qui conclut à la mise à l’ordre du jour pour
la session prochaine du régime corporatif : sa définition, ses caractères généraux
communs dans tous Les pays, les effets à en tirer et les moyens de l'établir.
Le Comte de Kuefstein déclare qu’en principe il croit tout le monde d’accord
pour l'affirmation du régime corporatif et qu’il faudrait inscrire à l’ordre du