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UN PAYSAGE URBAIN PATRIMONIALISÉ: LE QUARTIER SAINT-HENRI DE MONTREAL
éclairage aux réverbéres) la ville choisit l’annexion 4 Montréal le 30 octobre
1905, devenant dés lors le quartier Saint-Henri.
Figure 2. Maison de la rue Saint-Augustin dans le quartier Saint-Henri a Montréal,
29 aout 1945. BAnQ Vieux-Montréal (P48,S 1,P11923). Conrad Poirier
Le roman de Gabrielle Roy devient un vrai événement culturel qui alimente
depuis la mémoire collective québécoise et invite écrivains et cinéastes de se
replonger dans le milieu fourmillant de ce quartier toujours populaire, haut
en couleur, et très poétique grâce aux destins humains qui donnent corps à
cet espace urbain.
Comme nous en témoigne le recueil de nouvelles intitulé Malgré tout on rit
à Saint-Henri (2012) de Daniel Grenier, réminiscence évidente et avouée du
Bonheur d occasion:
On dit qu’à Saint-Henri, tout est possible. Ici, les filles ressemblent toutes à des
actrices de cinéma [...]. Toutes les lignes du métro convergent et le bruit de fond de
l'autoroute n'empêche pas les gens de rêver à un avenir meilleur, à leur lointain pays
tropical. On dit qu'ici des histoires s’écrivent, malgré tout, au milieu des obsessions
débridées, des défaillances technologiques et des quiproquos. Sous les viaducs du
CN et dans les replis de la fiction, on croise aussi bien des gangsters ineptes que
des aînés en fugue ou des amoureuses désillusionnées (quatrième de couverture).
La vénération des écrivains pour ces lieux de culte est exemplaire de ces effets
de représentation esthétisée, voire médiatisée, processus lors duquel une expé¬
rience visuelle se transforme en création artistique. Avec la métonymie ot la
population d’un quartier donne visage aux humbles maisons, aux rues, aux
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