EXILÉ DU TEMPS, PRISONNIER DE L'ESPACE
s’intègrent dans le cours du récit, les moments se réunissent par des organisateurs
temporels. En revanche, les passages du log-book interrompent régulièrement
le récit : il devient polyphonique pour rendre compte des réflexions et de l'évolution
spirituelle de Robinson.
La peur et la folie, résultat de la perte de tout ce qui fait l’homme aux yeux
de Robinson au point de départ du roman, la perte des autres humains, la perte
du temps et de la liberté de ses mouvements l’emprisonnent jusqu’au moment
où il comprend que le temps sans limites, indéfini peut être synonyme d'éternité
et que son île est le lieu qui lui permet d’y accéder et de trouver le bonheur solaire.
A la fin du roman, Robinson choisit délibérément de rester dans l’île. Cet exilé
du temps, ce prisonnier de l’espace, aura accompli un long chemin pour
comprendre « qu’il n’y avait qu’un seul salut pour lui: retrouver le chemin de ces
limbes intemporelles et peuplées d’innocents où il s'était élevé par étapes [...]!°. »
Le bonheur solaire aura triomphé sur le temps.