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LE TEMPS COMME FORME DE LA CONTEMPLATION - PERSPECTIVES PHENOMENOLOGIQUES

appartiennent au champ lexical de la spatialite, mais il s’agit d’une spatialite d’un
genre tres particulier dont nous traitons ici. La spatialite telle que nous la
mentionnons équivaut en effet à de l'extension temporelle informative, autrement¬
dit, toute intégration d'informations dans un flux temporel implique une forme
d'extension, ainsi qu'une « objectivation immanente » desdites informations,
objectivation constitutive de ce que Husserl nomme « des apparitions perceptives
(des perceptions extérieures), des souvenirs, des attentes, des souhaits, etc. en
tant qu'unités de la conscience intimeÿ!. » Ces «unités de la conscience intime »
ne sont constituées en tant qu'unités qu’à la suite du processus de re-présentation
qui permet de les isoler du flux de phases inhérent à leur donation originelle. Ce
processus de re-présentation n'échappe en aucun cas à la dynamique rétentionnelle,
la rétention étant la structure intime, irréductible de tout ce qui apparaît. De ce
point de vue, la re-présentation est comme un recouvrement de rétentions
(donatrices) par d’autres rétentions (reproductives), avec ceci de particulier que
les secondes visent encore les premières, les posant ainsi comme passées tout en
leur ajoutant quelque chose de plus: des informations nouvelles. Cet ajout
d'informations nouvelles correspond a un « repositionnement » constant des
retentions donatrices et reproductives par rapport au milieu dont elles participent,
ce dernier se manifestant continüment au travers des flux de phases de presentation
des vécus et des flux de phases de re-présentation des objets-événements
constitués. Ainsi, ce qui se donne ne devient distinct que remémoré. De ce point
de vue la synthèse originelle des flux rétentionnels, aussi bien donateurs que
reproductifs (re-présentés) doit être de nature mnésique, il nous faut donc à
présent aborder la notion de mémoire dans un sens très particulier.

Conscience et mémoire

Le souvenir est une re-présentation d’un « perçu », autrement dit d’un flux ré¬
tentionnel identifié comme achevé (ou provisoirement déterminé comme tel);
mais ce n’est pas tout, le souvenir d’un événement est un repositionnement dudit
événement par rapport à tout ce qui s’est ajouté de nouveau entre la perception
de l'événement en question et le « maintenant actuel ». Le souvenir d’un perçu
consiste à présenter de nouveau tel objet-événement passé, dans le sens de “rendre
a nouveau présent” ce dernier. La caractéristique essentielle du souvenir réside
en la qualité temporellement déterminée de celui-ci, 4 savoir la marque du pas¬

31 Edmund Husserl, Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps (1905). Paris,
Presses universitaires de France, 1996, p. 70.

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