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ILONA Kovács sur les enseignements de la Bible, suivant les principes du figurisme, mais désormais il pése consciencieusement chacune de ses idées et réflexions a la lumière des critiques officielles. Ces scrupules nuisent à la subjectivité de la contemplation de la Vérité Éternelle sans changer fondamentalement son rapport à l'absolu. Son humilité devant Dieu reste fondamentalement le point de vue déterminant de sa vision du monde et de sa pensée. Si le rigorisme janséniste a marqué toute sa méditation et écriture théologiques, les textes narratifs n’en montrent pas moins l'effet. On peut dire que cette sorte de puritanisme a nui à son talent d'écrivain dans les récits de sa vie. Pour ne citer qu’un seul exemple: dans le récit de sa fuite de la prison de Neustadt, il se limite à résumer brièvement l'essentiel des étapes successives de son aventure risquée (mortellement dangereuse et qui ne manquait pas de situations extraordinaires et mémorables). Pourtant, il ne fait qu’esquisser certains détails intéressants qui, une fois élaborés et mieux racontés, auraient pu rendre son histoire passionnante. En comparant le récit condensé et raccourci de son évasion avec d’autres histoires célèbres ayant le même sujet, il paraît que son intention était expressément de ne présenter que les simples faits dans un style austère, dénudé. Ce manque d’ambition correspond à toute sa vision du monde qui méprise la vie terrestre et ne veut la contempler que sous le jour de la Providence. Voici le début de la narration réduite à une énumération des faits, négligeant les circonstances extraordinaires de l’organisation de sa fuite qu’on connaît plus amplement d’autres sources : « Enfin le jour auquel vous aviez fixé de toute éternité ma délivrance arrive. Car avant même ma naissance, o Sagesse Éternelle, vous aviez disposé cet événement, ainsi que les autres de ma vie. Votre justice me poursuivait justement, mais votre miséricorde me conservait. [...] vous êtes présent à tout, parce que vous remplissez tout?! » En guise de conclusion... La seule dimension véritable des écrits tant politiques que religieux de Räkéczi est l'infini incarné par Dieu. Sa foi dans la prédestination et dans la toute-puissance divine surgit de sa conviction intime qu’il faut tout regarder en considération de l’immensité et l'infini de Dieu. Malgré les apparences, qu’il parle de faits historiques, d’idées politiques ou de dogmes religieux, qu’il fasse des com2° Confession, p. 194. «74 ¢