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Enfin, les auberges, cabarets, cafés et restaurants distribuent et vendent eux aussi
les vins du pays aux consommateurs locaux comme aux voyageurs de passage, par¬
ticipant ainsi, plus discrétement mais de maniére efficace, á leur promotion et leur
renommée. Or c'est dans les petites villes et non dans les villages qu’ils se trouvent.
Aubergistes Cafetiers Restaurateurs
Preignac 6 2
Barsac 2 1 2
Langon 5 8 1
Nombre d’aubergistes, cafetiers et restaurateurs 4 Preignac, Barsac et Langon en 1901
Conclusion
En Sauternais comme ailleurs, les petites villes de Preignac, Barsac et Langon
notamment, se différencient des villages et gros bourgs à la vocation très large¬
ment voire presque uniquement agricole (Sauternes, Bommes et Fargues). Certes,
elles comptent elles aussi beaucoup d’exploitants agricoles, mais elles présentent
une plus grande diversité socio-professionnelle, dans un décor urbain marqué par
d’importantes transformations architecturales et urbanistiques et une centralité
croissante. Pour autant, elles demeurent trés intimement liées 4 la culture de la
vigne et à la production du vin, et pas seulement par le truchement de leur popula¬
tion agricole. En effet, leurs forgerons, maréchaux-ferrants, charrons et tonneliers
travaillent au quotidien avec les viticulteurs qui s’approvisionnent aussi très régu¬
lièrement chez leurs quincailliers et épiciers. Société d'agriculture, comices et en¬
seignements dispensés par les professeurs départementaux et spéciaux d’agricultu¬
re qui ceuvrent entre autres à l'amélioration des pratiques vitivinicoles, se déploient
principalement dans ces petites villes, tandis que leurs négociants, marchands,
courtiers, distillateurs, liquoristes, épiciers et autres aubergistes et cafetiers as¬
surent la majeure partie de la commercialisation, la transformation et la promotion
des vins de Sauternes. En retour, vins et vignobles marquent ces petites villes dans
leur paysage environnant, leur décorum, leur architecture, leur encombrement,
leur odeur méme, dans une relation évidente d’interdépendance. Ainsi, le coeur du
bourg de Preignac, que l’on peut apercevoir sur la carte postale ci-dessous (illustra¬
tion 5), fait apparaitre une grande porte cochére qui cache certainement des chais
spacieux et odorants, des barriques encombrent la rue et une magnifique treille
de vigne, fort bien taillée, est adossée à l’une des bâtisses. Néanmoins, dans le cas
précis du Sauternais, le produit n’a pas conservé le nom de la ville à laquelle il a pu
être associé par le passé, puisqu'au début du XX: siècle on ne parle plus de vins de
Langon comme on le faisait encore quelques décennies plus tôt.
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