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Le prix du vin

« Les vins de meilleures qualités sont bientôt enlevés, et les propriétaires n’en
conservent que pour leur consommation particulière ; il en passe surtout une
très grande quantité en Pologne, où, en général, il faut aller pour boire les meil¬
leures qualités, par la raison qu’on y laisse le vin vieillir considérablement. Les
prix de ces vins varient beaucoup suivant leur âge ; à Tokay même, les bons vins
de quelques années se vendent en général un ducat (12 francs) »°?

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« Le prix varie pour ce vin comme pour tous les autres, suivant l’année ou la
vendange dont il est, et suivant sa vétusté.

Le prix moyen de l’antheil d’Essence est de 60 à 70 ducats. On l’a vendu quel¬
quefois sur le lieu à plus de 100. Le Prince Radzivil paya 300 ducats pour deux
entailles, il y a environ quatre ans. Quand le prix est à 60 ducats, et que l’antheil
tient une grande mesure, c’est-à-dire, environ 90 médias, le vin revient exacte¬
ment à un ducat la pinte.

L’auspruch se vend de 26 à 30 ducats l’antheil. C’est à peu prés deux florins
ou un écu la pinte. L’impératrice reine avait acheté, un peu avant mon arrivée
à Tokay, une partie de la vendange de 1754 à 33 ducats ; et on regardait cela
comme un prix extraordinaire. La variation dans les prix de l’Essence et de
PAuspruch explique les différents rapports des personnes qui disent, les unes,
que le vin de Tokay coûte sur le lieu une demi-guinée, les autres cinq Schel¬
lings.

Il est des personnes qui se rendent chaque année de Pologne a Tokay, vers le
temps de la vendange, pour choisir leurs vins sur le lieu, et pour veiller 4 ce
qu’ils soient bien faits. Mais c’est une erreur de croire qu’elles achètent le vin
de plusieurs récoltes à venir ; il ne s’est jamais fait pareil marché. Depuis une
vingtaine d'années, la Cour de Pétersbourg a un Agent qui fait sa résidence à
Tokay, pour faire l’achat des vins. Celui qui y est maintenant est un Major des

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