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DE LA BONNE MONNAIE Mais si les détails d’application doivent varier, on peut cependant dire que les principes généraux du régime corporatif lui sont applicables de toute nécessité. C’est du reste, le sentiment nettement exprimé par une commission d’industriels français groupés sous la bannière de l’oeuvre des cercles et comme la question a été examinée avec un soin persévérant depuis plusieurs années, je me bornerai à esquisser ici le plan duquel elle s’est arrêtée et qui a déjà reçu le commencement d'exécution que pouvait lui donner l’initiative privée. Tandis que l'atelier de métier ne groupe autour du maître qu’un nombre restreint d'ouvriers, l’usine moderne engouffre dans ses salles immenses tout un peuple de travailleurs. N'y a-t-il pas dans cette agglomération de familles, employés [sic] en un même lieu à un travail spécial, un premier élément d’association dont le passé n'offre pas d'exemple, il est vrai, mais que les transformations des moyens de production ont suscité? N'y a-t-il pas une véritable famille professionnelle groupée autour de ses chefs, ayant un certain nombre d'intérêts identiques pouvant par conséquent vivre de la vie corporative dans une certaine mesure. La corporation industrielle l’a pensé, estimant que ce groupement naturel pouvait être la base d’une organisation générale pour chaque nature de l’industrie à condition de lui donner une existence effective, réelle, légale, appuyée sur une constitution définie, de manière à en faire en quelque sorte la molécule organique du régime corporatif dans l’industrie. C’est ce qu’ils ont appelé la Corporation intérieure de l’usine. Elle se forme par la constitution d’un Conseil mixte des patrons et des délégués des ouvriers : et par la création d’un patrimoine corporatif, propriété commune des uns et des autres, indivisible, inaliénable et que l’on peut facilement se figurer sous forme de caisses de prévoyance, de retraite et aussi d'écoles, de maisons ouvrières et d’asiles pour la vieillesse. Assurément ce n’est pas la corporation complète ; ce n’est pas cette association locale qui fixera les règles du travail pour la profession tout entière puisque son champ d'action est délimité par l’enceinte de la fabrique. Pour arriver à ce résultat il faut grouper ensemble les usines similaires d’une même région, leur donner un gouvernement propre et une juridiction générale. Les rapports entre patrons d’une même profession tournent à l’antagonisme ou à la solidarité suivant que les passions seules y président ou bien la justice unie à la charité ; en sorte que le groupement local et régional des industries similaires est non moins que celui des jeux une des formes économiques naturelles de l’organisation sociale. C’est ce que les industriels ont compris et à leurs yeux la véritable corporation sera formée par un syndicat régional. Mais la formation préalable de corporations d’usine sur un type déterminé aura eu cetimmense avantage de préparer et de faciliter la formation du syndicat régional. En effet, celui-ci se trouvera formé non plus d'individus, patrons et + 166 +
