OCR
18. ??.09.1886. « Réponse au guestionnaire de la III"" Conférence annuelle de Fribourg. I. Le régime corporatif et son application. » Aut. : Hervé Bazin. AE, (Bu 4) (K 17) pp : 4 autographié (porte le sceau du Cartel Chrétien-Social Genevois). Le document vise la création des corporations dans les diverses branches du travail et pose la question de la possibilité de sa réalisation ainsi que celle de l'organisation facultative ou obligatoire, mais sans se prononcer pour l’une ou l'autre. UNION CATHOLIQUE D’ETUDES SOCIALES ET ÉCONOMIQUES RÉPONSE AU QUESTIONNAIRE DE LA III CONFÉRENCE ANNUELLE DE FRIBOURG LE RÉGIME CORPORATIF ET SON APPLICATION A. Le régime corporatif est le régime social dans lequel les travailleurs, patrons, ouvriers et apprentis des mêmes métiers ou commerces, sont associés chrétiennement et civilement, dans le double but de mieux remplir leurs devoirs envers Dieu et de défendre efficacement leurs intérêts communs. L'Église encourage et bénit ce régime, et l’État chrétien le reconnaît et le protège, et dote Les corporations ouvrières et les communautés de marchands de divers droits civils et politiques. La corporation ouvrière forme ainsi un être moral distinct de chacun de ses membres, et cet être moral, reconnu, vivant, agissant, a des droits et des devoirs. Il a des droits qui consistent, sous la sanction des lois à protéger tous ses membres, patrons, ouvriers et apprentis, contre la concurrence illicite ; à leur assurer la clientèle ; à défendre leurs intérêts lorsqu'ils sont menacés : à maintenir leurs droits, privilèges et dignité. Il a des devoirs qui consistent à garantir à la clientèle c’est-à-dire à la société, des marchandises et produits loyaux, marchands et artistiques, à assurer l'ordre parmi les travailleurs, à prêter son concours à l’État quand celui-ci en a besoin, à vivre en paix avec les autorités publiques, à développer parmi ses membres l'esprit de famille, la permanence des engagements et l'amour de l'Église. Dans ces conditions, l’ordre social est intéressé à ce que les corporations ouvrières et les communautés de marchands aient une représentation dans les municipalités, corps provinciaux et grands corps publics, soit directement, soit par voie de délégation, comme il en était avant 89. Ce privilège ou plutôt ce droit relève la dignité professionnelle dans la nation, cimente l'existence des corporations, leur donne plus de vie, et assure efficacement l’ordre public en mettant des hommes sages, spéciaux, compétents à la place des rhéteurs. + 139 ¢