3) La protection contre l’oppression qui consiste a priver l’ouvrier du repos
du Dimanche.
D’autres intéréts fort graves demanderaient également a étre garantis au
moyen d’une entente internationale.
Qu’y a-t-il de plus nécessaire que d’assurer aux ouvriers une retraite pour
leurs vieux jours, des secours certains en cas de maladie, d’accidents et de
chômage involontaire au moyen de Caisses de prévoyance?
Mais surtout, quelle mesure serait plus profitable pour mettre fin aux
maux dont souffre l’ouvrier moderne dans tous les pays, qu’une organisation
corporative du travail, appropriée au temps présent?
Néanmoins il a paru opportun de borner aux trois points ci-dessus les
revendications qu'il est possible aux catholiques de formuler. On peut d’ailleurs
penser que si le principe d’une législation semblable était admis, le plus grand
pas serait fait et que le reste serait facilement obtenu.
Une seconde question a été l’objet des délibérations de la Commission. Elle
s’est demandée par quels moyens on pourrait arriver 4 assurer aux ouvriers
cette législation protectrice.
Il a paru à tous les membres de la Commission qu'il était indispensable
d’avoir surtout recours à l'intervention des pouvoirs établis afin de fixer les
règles que tous les industriels devront observer et de garantir aux ouvriers
la protection à laquelle ils ont droit. Une législation protectrice dans chaque
pays voilà le but vers lequel il faut tendre ; voilà la garantie la plus séreuse
pour les faibles, livrés aujourd’hui sans défense à l’oppression impersonnelle,
anonyme, irresponsable qui s'appelle le capital.
Toutefois une circonstance grave vient rendre plus difficile aujourd’hui
l'adaptation de mesures particulières dans chaque Etat ; c’est la concurrence
internationale. On ne peut méconnaître que l’industrie d’une nation où toutes
les mesures restrictives des excès de travail, de l'emploi des femmes et des
enfants notamment auraient été établies, serait, au moins au début, dans des
conditions de lutte moins avantageuses qu’une nation voisine où régnerait le
principe de la liberté illimitée. Cette difficulté est grave.
En Allemagne, c’est la fin de non recevoir qu’oppose le Prince de Bismarck? a
la nation du centre en faveur du repos dominical dans l’industrie. En Autriche,
c’est l’objection qu'élevaient [sic] les industriels appelés à l'enquête préparatoire
de la loi de protection ouvrière du 8 Mars 1885. C'est l'argument dont se
serviront tous ceux qui chercheront à mettre obstacle à une organisation
chrétienne du travail.