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DE LA BONNE MONNAIE

11. Brefde Léon XIII, 12 avril 1886 (en frangais et en latin). La reproduction
du texte dans cette collection est justifiée par sa relation directe avec l’Union
de Fribourg. Officiellement, ce document est l'appui formel du Saint-Siège aux
travaux de l’Union.

Plusieurs éminents catholiques de diverses nations se sort réunis à Fribourg
pour étudier la question ouvrière et travailler de concert à la solution
chrétienne de ce redoutable problème de notre temps. Le Saint Père a daigné
les encourager à persévérer dans ces études sociales, et il a adressé le Bref
suivant à Sa Grandeur Mgr Mermillod.

A NOTRE VENERABLE FRERE GASPARD, EVEQUE DE LAUSANNE ET
GENEVE, A FRIBOURG EN SUISSE

LEON XIII, PAPE

Notre paternel intérét a été vivement excité par les lettres que vous nous avez
adressées en votre nom et au nom de plusieurs de nos Fils bien-aimés. Ces
illustres personnages de diverses nations de l’Europe, ont tenu, sous votre
présidence, une réunion dans votre ville de Fribourg. Ils veulent mettre en
commun leurs vues et leurs études afin de travailler de concert au bien de la
société civile en face des orages qui la tourmentent. Pour ce qui Nous concerne,
Nous voyons avec évidence et Nous n'avons cessé de signaler dans nos Lettres
les périls que font courir aux peuples la puissance et la propagation des erreurs
de l’impiété. Aussi, rien de plus opportun ni de plus important à Nos yeux,
Vénérable Frère, que ce concours que veulent bien Nous prêter de nombreux
auxiliaires dans la diffusion des vraies et salutaires doctrines pour le service de
l'Église et la défense de la société contre les malheurs qui la menacent. En effet,
tout esprit sensé constate que l'oubli de la justice et de la vérité et le mépris de
la religion ont soulevé, au sein de la société humaine, cette tempête qui l’agite
depuis longtemps. Le corps social est pénétré d’un venin qui ne manquera
pas d’y produire les plus pernicieux effets, si les intelligences soumises aux
enseignements de la vérité divine, qui est le Christ, et si les coeurs épris de
l'amour de la justice et de la Religion ne viennent enfin se reposer dans le
port du salut. C’est à ce prix seulement que la société pourra s’asseoir sur des
bases solides et que les souffrances et les maux inséparables de l'humanité
trouveront à la fois et des barrières et des consolations. Notre plus grand
désir est donc de voir les catholiques travailler avec zèle par leurs études et
par leurs oeuvres, sous la direction de leurs pasteurs, au bien de la religion
et de la société. Nous aimons surtout à les voir prodiguer les sollicitudes de
leur intelligence, de leur charité et les généreuses ressources de leur activité

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