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DE LA BONNE MONNAIE
8. ??.??.1886. « Quelques observations sur la circulaire du 24 décembre
1885. » Aut. : Blome. pp : 7, autographié (No. 2, numérotation par main
inconnue, document retrouvé en 1998). Le comte de Blome remet en question
les principes de la lettre de Noël 188$ que de la Tour du Pin avait formulés.
Ce document atteste du désaccord fondamental des représentants divers
du catholicisme social de l'époque relatif à certaines questions, telles que le
modèle médiéval de la société, la formation de la société du future, etc. Dans
ces « Observations », Blome témoigne d’une clairvoyance politique sans pareil.
UNION CATHOLIQUE
D'ÉTUDES SOCIALES ET ÉCONOMIQUES
QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA CIRCULAIRE DU 24 DÉCEMBRE 1885.
Dans le questionnaire pour l’étude du Régime corporatif les questions 2, 3
et 4 devraient à mon avis, précéder la question 1, attendu qu'elles traitent
de l’organisation de la société, dont le régime corporatif n’est qu’une des
formes possibles. La corporation, il est vrai, a trouvé place dans des sociétés
organisées de diverses manières, mais le régime corporatif ne peut s'établir
que dans une société organisée d’une façon particulière.
Me plaçant à ce point de vue, je me demande d’abord, d’où vient qu'on
parle aujourd’hui d'organisation de la société. Si la société est par sa nature
un organisme, comme le présuppose 4 juste titre la question 2, elle doit étre
organisée. Ne l’est-elle donc pas actuellement ?
Lancienne organisation au Moyen-Age était basée sur la distinction de trois
ou quatre Etats : Etat du clergé, Etat de la noblesse, Etat de la bourgeoisie (tiers¬
Etat), et, dans certains pays encore : Etat des paysans. Pour ne mentionner
qu'en passant l’action délétère de la Royauté absolue, nous pouvons constater
que cette organisation par Etats a été détruite par la Révolution française
de 1789 dont l'influence pernicieuse s’est, peu à peu répandue sur tout le
continent européen. Or, j'affirme, sans crainte d’être contredit, qu’une fois
détruite, l’ancienne organisation n’a été remplacée par aucune autre digne de
ce nom, car le système représentatif basé sur le vote par tête d'individus votant
soit, suivant une limite d’âge, soit suivant un cens, ne constitue, pour ainsi
dire, qu'un mécanisme plus ou moins ingénieux et non un organisme. Aussi,
la dissolution de la société est-elle un fait et la cause de dangers imminents
qui frappent tous les esprits. De là, ce besoin qui se fait partout sentir de
réorganiser la société pour revenir à un état de choses plus stable.
Peut-on rétablir les anciens Etats, en y ajoutant un cinquième, qui
comprendrait les nouvelles classes formées par l’industrie moderne ?
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