Un accord sétablit a la suite de ces conférences, et trouva son extension dans
le langage suivant que les promoteurs purent tenir à Mgr l’évêque de Lausanne
et Genève et qui rencontra son approbation.
«Monseigneur, l'urgence de la solution de certaines questions dites
d'économie n’a pas échappé à la sagacité de Votre Grandeur. Depuis longtemps
vous vous êtes préoccupé de ces questions si importantes et si ardues à la fois.
Vous avez déjà eu la bonté d'encourager des études de ce genre, entreprises
en commun à Rome par des savants et des gentilshommes catholiques. Et de
nouveau Votre Grandeur vient aujourd’hui d'accorder sa protection et sa
direction à une petite réunion d'hommes venus des différents pays du centre
de l’Europe pour se concerter ensemble sur les maux dont la société civile
souffre de plus en plus et sur les remèdes à y apporter afin de rétablir un état
social satisfaisant pour la majorité des citoyens, sans oublier les malheureux
qui se trouveront toujours parmi nous, selon la parole de l'Evangile. »
« En même temps que nous exprimons notre gratitude pour le nouveau
sacrifice de temps et de peine que vous aurez bien voulu consentir d’ajouter
ainsi à vos charges pastorales pour le bien de la société chrétienne, nous
résumons ici en votre présence le but et les procédés de l’action à laquelle nous
nous proposons de nous livrer sous votre haut patronage. »
« Depuis plusieurs années déjà, désireux de travailler sur une base sûre et
invariable, nous nous appuyons avec une confiance entière, joyeuse et sans
réserve sur l’enseignement de la sainte religion et du Pontife romain. »
« La philosophie de saint Thomas d’Aquin remise en honneur par sa
parole suprême fournit tout particulièrement sa lumière à nos travaux, dont
l'observation des faits historiques et de leurs résultats forme la base, et dont
l'application aux conditions actuelles de la société civile sera le couronnement. »
« Ce tour que donne à nos travaux la recherche simultanée des sources
historiques et théologiques les plus autorisées, est commun à chacune des
sociétés d’études auxquelles nous appartenons respectivement, et en constitue
l'union morale, dont l’étroite conformité de sentiments et d'opinions dans
laquelle nous nous sommes rencontrés ici est le témoignage frappant. »
« Aussi n'est-il pas besoin d’insister sur l'avantage qu’il y aurait à voir ces
foyers d'études sociales se créer dans toutes les nations qui marchent ou du
moins devraient marcher à la tête de la civilisation chrétienne, et se multiplier
dans le sein de chacune d'elles. Mais notre pensée d’aujourd’hui est de profiter
de l'avantage qu’un lien effectif établi entre elles nous procurerait, comme l'ont
d’ailleurs éprouvé beaucoup d’autres sociétés scientifiques dont l’objet est le
même en différents pays. Elles y trouvent une émulation féconde et un secours
considérable, sous l'influence desquelles les premiers foyers acquièrent plus
de puissance, et il s’en forme de secondaires qui rayonnent à leur tour sur un