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DE LA BONNE MONNAIE

La Société d’études qui a son siége a Francfort-sur-le-Main a commencé par
fonctionner comme commission permanente constituée par une Assemblée
générale des catholiques allemands, et vient de se reconstituer avec un caractere
autonome comme « Réunion libre » de catholiques allemands et autrichiens
pour l'étude des questions sociales.’ Elle compte une quarantaine de membres®
sous la présidence de S. A. S. le prince de Loewenstein,’ l’organisateur et le
président des grandes assemblées catholiques annuelles. Les doctrines et
les travaux de ce groupe ont leur écho assez fidèle dans l'excellente Revue
autrichienne dont le directeur, qui est en méme temps celui des plus grands
journaux catholiques d’Autriche et de Baviére, en fait partie active.

Le troisième des foyers d’étude indiqués, le Conseil des Etudes de l’Oeuvre
des Cercles catholiques d'Ouvriers," en est le plus ancien, surtout si l’on
considère sa création dès l’origine de l'Œuvre sous la rubrique de Conseil de
Jésus-Ouvrier,"' conseil auquel daignèrent entrer des personnes éminentes de
tous les grands ordres religieux, qui absorbés par les devoirs du ministère
y ont depuis laissé la place à des travailleurs formés dans le sein même de
l’'Œuvre. Celle-ci publie une revue spéciale des questions sociales et ouvrières
L'Association catholique.

La conformité absolue de tendances les plus « romaines », pour nous servir
d’un terme usuel, apportées à la poursuite d’un but identique dans des milieux
différents, non moins que les relations personnelles nouées entre plusieurs des
fondateurs à la faveur des réunions catholiques internationales qui s'étaient
tenues dans les dernières années du pontificat de Pie IX à Notre-Dame-des¬
Ermites, à Genève, à Fernex,!? sous la direction de Mgr Mermillod — les
sympathies anciennes en un mot non moins que les circonstances nouvelles ne
pouvaient manquer de produire des rapprochements fréquents entre ces trois
groupes d'hommes de bonne volonté, et d’inspirer finalement à quelques-uns
d’entre eux la pensée de donner à ces rapprochements un caractère plus assuré
et une portée plus pratique, en offrant les facilités d’une correspondance
régulière et les bienfaits d’un haut patronage épiscopal non seulement à leurs
associations de travail respectives, mais encore aux sociétés identiques en
leurs principes, leur esprit et leur but qui fonctionneraient déjà, ou pourraient
y trouver une excitation à se former.

Dans cette pensée un rendez-vous fut pris à Fribourg dans le courant
du mois d'octobre 1884 entre le prince de Loewenstein, le comte Fr. de
Kuefstein, le marquis de La Tour du Pin et M. Louis Milcent appartenant
aux associations susdites ; un échange d'idées approfondi eut lieu entre eux,
individuellement d’abord, puis sous forme de conférences tenues dans le salon
de Mgr Mermillod, et auxquelles M. Charles Périn, le renommé professeur de
droit public chrétien, alors également l’hôte du prélat, fut convié à participer,
et, tout en le déclinant à raison de ses occupations, ne parut pas refuser en
principe son approbation.

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