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DE LA BONNE MONNAIE 1. Dossier remis à Léon XIII au mois de mars 1881 par le comte de Bréda et le marquis de La Tour du Pin. Le document n'existe pas à Fribourg, c'est Charles Molette qui la retrouvé et publié dans son livre : Albert de Mun. Exigence doctrinale et actions sociales chez un laïc catholique. Paris, 1970, Annexe I. Bréda et de La Tour du Pin tâchent de formuler une première synthèse de l'enseignement social des catholiques en Europe. Ils y définissent les termes, prennent leurs distances vis-à-vis des socialistes et des libéraux. Dans la partie « B », de La Tour du Pin cherche à expliquer l'origine des maux de la société et il la trouve dans le régime actuel de la propriété rurale, dans l'usure et dans la liberté du travail. Il repousse les écoles sociales catholiques de tendance « libérale » et rend hommage à Mgr Ketteler, fondateur spirituel du mouvement social catholique qui vise la reconstruction d’un ordre social, basé sur des principes chrétiens. DOSSIER REMIS A LEON XIII EN MARS 1881 A. MEMOIRE DE BREDA Il est tout à fait inutile d’insister ici sur le fait si patent de la gravité croissante de la question sociale, et notamment de la question ouvrière qui en est l'aspect le plus aigu. Nous n'avons pas davantage à insister, soit sur les périls qui résultent des progrès du socialisme, soit sur la nature des erreurs ou sur la perversité des diverses sectes ou des sociétés secrètes qui le propagent. Il va sans dire que des chrétiens et surtout des catholiques ne peuvent que condamner et les principes, et le but du socialisme ; il y a, il est vrai, surtout en Allemagne, des publicistes, les uns protestants et quelques autres catholiques, qui propagent certaines doctrines sous le nom de socialisme chrétien. Quoique toutes ces doctrines soient loin d’être condamnables et qu’elles renferment des choses excellentes, nous croyons que, fussent-elles même irréprochables, la qualification de socialisme devrait toujours être évitée et repoussée. Ce mot est pris en fait dans une acception mauvaise, non seulement par suite de l'usage habituel du langage, mais aussi par l'emploi qu’en ont fait des encycliques, notamment celle de Léon XIII sur les questions sociales ; nous croyons donc dangereux et mauvais de l'appliquer à d’autres doctrines que celles qui ont été condamnées sous ce nom. Mais il est essentiel de remarquer que l’épithète de socialiste est parfois attribuée, à tort et à travers, à des doctrines qui ne méritent aucunement cette qualification et qui sont les premières à la repousser. Si nous blâmons ceux qui se font les patrons d’un prétendu socialisme chrétien, nous ne devons pas moins de sévérité à ceux qui, de parti pris, et dans des vues d'école, qualifient de socialisme tout ce qui s’écarte des théories de l’économie libérale. Dans ce « 58 +
