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1881
TEMPS DE PRÉLUDES

La coordination des intérêts religieux et sociaux s'était formée lentement.
Le lendemain de la suppression de l’état pontifical, un réseau d’intellectuels
de l'aristocratie européenne est constitué dans le but de propager la cause
du Pontife romain, sous l'égide du comte de Blome. La Correspondance de
Genève et son cercle travaillent jusqu’à la mort de Pie IX. Huit ans se déroulent,
apparemment sans beaucoup de succès.

La venue du nouveau Pontife altérera la situation. Les « Mamertines », qui
se sont connus durant la captivité de Pio Nono, se regroupent a nouveau, sous
l'égide de Mgr Domenico Jacobini, et le Circolo degli Studi Sociali de Rome est
fondé en 1881. Par manque de chefs charismatiques du catholicisme français,
et aussi grâce à la question politique assez aigue dans la France des années
1871-1883, les Français ne feront pas parti du groupe.

Le Cercle de Rome poursuivra ses activités jusqu’en 1883, lorsque l’idée
d'une autre association, suprême, sera promue. L'activité des Allemands
dans le travail du cercle de Rome n'étant pas assurée, ils ont fondé le Freie
Vereinigung katholischer Sozialpolitiker, sous l’autorit& intellectuelle des
deux princes : Karl von Löwenstein et Karl von Vogelsang. Les fruits de leurs
travaux ont été publiés dans les brochures intitulées « Les theses de Haid »,
mais étant donné qu'il s'agissait des décisions d’un groupe de laïcs, Rome ne
pouvait les considérer comme les siennes proprement dites.

Un autre foyer spirituel et intellectuel a été formé par le marquis René de
la Tour du Pin et le comte Albert de Mun. L’Œuvre des Cercles catholiques
d'ouvriers trouvait en sa 7°” section un puissant « think tank », guide par la
Tour du Pin.

Il apparait que ce marquis était le véritable chef spirituel du mouvement,
comme en témoigne la puissante Association Catholique, périodique fondée
et surveillée par la Section des Etudes dont il était le président. Mais /’Œuvre
des Cercles publiait aussi des brochures : les Minutes de l’'Œuvre, qui ont
formulé les prises de positions de l’CEuvre, sur une ligne intransigeante, ultra,
monarchiste et militante pour la cause de l’Église catholique. Mais l'Œuvre
était tout premièrement sensible aux problèmes sociaux et le marquis de la
Tour du Pin-Chambly a formulé la critique du capitalisme à sa façon.

C’est ainsi qu’il a jugé nécessaire d'envoyer au pape un mémoire dans lequel
il exprime le devoir des catholiques de prendre position dans les questions
économiques, inséparables des problèmes de la pénurie sociale. Le comte de
Bréda ayant émis son opinion sur les « socialismes » a la mode en son temps,

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