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DE LA BONNE MONNAIE

Les lettres de Medolago Albani a Toniolo montrent gue le professeur de
Pise aurait dű étre la, a Fribourg, pour pouvoir éclairer les phenomenes
économiques.” Mais en fait, Toniolo et les autres n’assisteront pas aux séances
des réunions annuelles. Ceci ne veut pas dire que la legitimite intellectuelle de
ce groupe est mise en question. Parmi les membres actifs, nous retrouvons les
leaders influents de l’époque, et il y a des gens parmi eux qui feront une carrière
plus tard (comme Goyau, Montenach, etc.). Le plus important est que les deux
écoles sociales catholiques les plus puissantes de l’Europe contemporaine,
l’autrichienne et française, confronteront leurs idées, synthétisées dans les
thèses de l’Union.

Pourtant, le fruit de ces efforts de six ans entre 1885 et la publication
de l’encyclique Rerum novarum, est plus qu’ambigu. D’un part, les idées
formulées par les membres s’y retrouvent, mais le document pontifical néglige
les propositions les plus importantes de l’Union, notamment celles relatives
au système corporatif.

Si l’Union fonctionnait en tant qu’institution, le rôle des personnages qui
l'avaient constituée est éminent. Sans les grands esprits organisateurs, elle
cessera de fonctionner. Après la mort de Mermillod, le réseau retombe en
ruines. Les contacts institutionnels internationaux se dissoudront entre les
diverses écoles, les Studienkreis de Vogelsang se transformant peu à peu en
«think tank » du Christlichsoziale Volkspartei de Lueger, l’école de La Tour du
Pin prepare le chemin du corporatisme en France.. Seuls les liens personnels
survivent, notamment entre les membres du groupe romain comme en
témoigne une lettre de Kuefstein à Toniolo en 1893 :

« Stimatissimo Signore, La lettera da V. S. indirizzatami il 17 corrente mi
ha fatto un vero piace. Lei ha ragione : noi non possiamo fare a meno d’unire
le nostre forze per un lavoro commune. Occorre la unione, anzi la fusione di
tutti gli sforzi dei Cattolici, della loro buona volonta e della loro attivita, per
cangiare la terribile situazione in cui si trova oggi, pit o meno presso tutti i
paesi, la umana societa.

Noi camminiamo sulla linea tracciata dai pagani, e forsanche peggio,
giacche i pagani stessi riconoscevano almeno in via di massima che l’usura
non € giusta, e che anzi é contro natura, e noi siamo giunti non solo allo
sfruttamento egoistico del nostro prossimo sovraccaricando d’un lavoro
eccessivo, retribuendolo in modo insufficiente e quindi ingiusto, ma siamo
perfino arrivati ad erigere l’usura in principio.

Noi edifichiamo su di essa questo grande edificio millatanto dalla moderna
economia liberale. Ella ha il grande merito assieme al Conte Medolago,
sostenuti insieme da Mons. Talamo, di aver dato principio ad un movimento
economico sociale cattolico. Se io potessi, con quel poco di forza e di capacita
che Iddio mi ha dato, contribuire in qualche modo alla riuscita delle vostre
iniziative ne sarei certamente felice.

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