politigues. Mais la facon dont cette initiative avait pris forme, le processus
d’institutionnalisation a aussi une histoire.
Il existait en cette Europe du fin de siecle une demi-douzaine de groupes
d’intellectuels catholiques qui interpretaient tous differemment le probleme
entre propriétaires et employés et qui, par la suite, essaient de donner une
proposition de remédes. Au cours des années entre 1870 a 1884, ces differentes
« écoles sociales » seront créées dont le synthése sera fait par la création de
« l’Union catholique des études sociales et économiques » a Fribourg sous la
conduite de Mgr Gaspard Mermillod, évéque d’Hébron puis de Lausanne et
de Genève.!
La contribution de la ville et l’université de Fribourg à l’enseignement social
de l’Église, en tant que foyer intellectuel d’une puissante réaction internationale
catholique cherchant des remèdes aux maux sociaux du XIX”* siècle demeure
incontestable plus de cent ans après. Sous l'égide des hautes dignitaires de
Rome, les représentants d’un groupe d'intellectuels catholiques s'étaient
rassemblés à Fribourg, chef-lieu du catholicisme helvétique et, pendant près
de dix ans, ont développés le programme catholique du renouveau social
européen.
Les documents de l’Union de Fribourg, conservés dans différentes
archives nous indiquent clairement qu’il s’agit d'une formation d’un réseau
catholique dont les racines remontent aux débuts des années 1870. Dans
son discours d'ouverture de la réunion de 1885, Mgr Mermillod déclare que
la « société Mamertine » a permis à certains d'eux de se connaître en vue
de la restauration du pouvoir temporel du pape. Outre Mermillod, nous
y reconnaissons un von Pergen (qui ne jouera pas un rôle décisif) ; un von
Blome qui par contre, sera le moteur de l’Union, en tant que président ; von
Kuefstein, futur secrétaire de l’Union ; puis le baron d’Avril, le R.P. Heinrich
Souso Denifle OP, le comte de Bréda, Louis Milcent, ancien zouave pontifical,
von Wamboldt, Mgr Jacobini, Schorderet et autres. Mais dans ce groupe il n’y
a pas de représentants des trois mouvements catholiques les plus puissants :
les chefs des catholiques français, allemands et italiens ne s’y figurent pas.
De ce groupe informel, un comité international se formera plus tard : sous la
conduite de Mgr Mermillod, évêque titulaire d'Hébron et vicaire de Genève, le
Comité de Genève sera fondé. Ce Comité aura pour but la création d’un réseau
d’information catholique international, en vue de soutenir le Saint-Siège dans
son engagement de discours avec les fidèles de diverses nations.“
La France, « fille aînée de l’Église », subit une grave crise politique après
1871 : la restauration de la monarchie ou la fondation de la République divisent
les catholiques. Dans ce pays, il n'existe pas de mouvement politique des
catholiques. Albert de Mun qui préside, dès sa fondation, l’'Oeuvre des Cercles
catholique d'ouvriers remplit alors le rôle du leader politique catholique.
La Correspondance de Genève, en relation assez étroite avec les mouvements