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DE LA BONNE MONNAIE L'ouvrage présent a pour but le redressement de l’image du catholicisme social de la fin du XIX*™ siécle. La raison d'un pareil entreprise est composée de multiples éléments : aprés le XX*™ siécle, qui résultait la chute des systémes économiques et sociaux nous avons sans doute une vue plus nuancée des mouvements de réforme sociale. La révision du projet de réformes des catholiques sociaux ne peut pas passer sans une certaine ambiguité. D’un part, ce courant politique, jadis virulent mais assez refermé dans ses cadres culturels et sociaux, n’a pas réussi 4 dominer la vie politique de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne. D’autre part néanmoins, il était présent pendant plusieurs décennies dans la pensée politique francaise, autrichienne, allemande, belge, italienne et suisse. La société européenne depuis la Revolution francaise est en transformation continue. Le processus est accompagné par un changement rapide des technologies qu’est la révolution industrielle. Les cadres sociaux changent, disparaissent, avec les acteurs traditionnels : la paysannerie, jadis majoritaire en nombre, se trouve 4 partir des années 1860 dans une situation économique fort peu favorable. La noblesse de l’ancien régime joue un rôle secondaire derrière la « bourgeoisie » moderne dans les fonctions sociales et dans l'économie. La révolution industrielle a porté ses fruits : les villes deviennent les centres nouveaux de la production et du commerce. Par rapport aux anciennes sources de richesse et modes de vies, les entreprises nouvelles assurent un niveau supérieur de l’accumulation de la richesse et de la consommation. La formation d’une société nouvelle sur des bases nouvelles porte en elle-même des contradictions, des conflits à régler. L'ère du capitalisme libère l’activité économique de l'individu sans pouvoir régler les conséquences de cette libération : les conditions de la production, les conditions du travail, la réglementation des conflits économiques comme la concurrence, la responsabilité du patron envers l’ouvrier et sa famille, etc. Toute une série de questions qui ne se posaient pas avant la révolution sociale. Le féodalisme, construction socio-économique et politique avait ses bases morales fondées sur une religion, construisant une société dans laquelle les prescriptions éthiques coïncidaient avec l'intérêt des propriétaires, sans pour autant être parfaite. Une société qu'on pensait immobile et hiérarchique, fondée sur une économie stable, ne devait pas faire face aux questions que la société moderne devait connaître plus tard : chômage, grève, assurance, retraite et bien d’autres encore. Ces problèmes apparaissent à la suite de la formation de nouvelles entreprises. Ces unités modernes de la production ont pour philosophie la liberté absolue de commerce. C’est alors aux institutions de la société de régulariser et de codifier les devoirs et les droits nouveaux des patrons et des employés. Les catholiques de conscience sociale marchent + 17 »