Il est notoire que la nourriture fait partie de l’identité culturelle (R. Brulotte, M.
A. Di Giovine, Edible Identities 2016), ce qui est visible surtout dans la littérature
où la description du quotidien des personnages contient les indices portant sur
les habitudes alimentaires de leur communauté. Dès déjà le début du XXe siècle,
la littérature québécoise incluait la description de la vie quotidienne des habitants
du Canada francophone, afin de montrer au public les valeurs principales des
personnages, surtout l'importance de leur identité francophone. Par exemple,
Louis Hémon décrivait, pour le public français, le mode de vie des habitants de
Péribonka: l'intérieur de leurs maisons, leur nourriture et coutumes, la technique
du travail telle que la drave. Cet aspect a été représenté — de manière très pitto¬
resque — également dans les versions cinématographiques du roman. En
revanche, dans le recueil des nouvelles Aurores montréales (1996) de Monique
Proulx, la représentation de la nourriture fait voir le melting pot qui s'opère dans
la communauté francophone au Canada, vu que Montréal y est représenté
comme une métropole moderne, incorporant le passé et le futur et abritant la
population d'origines différentes. Notre discours vise à analyser la représentation
de la nourriture en tant qu'élément du paysage culturel du Canada francophone
dans les ouvrages de Louis Hémon, de Gabrielle Roy et de Monique Proulx, et
de suivre ses transformations depuis le roman du terroir jusqu’à l'époque post¬
moderne dans la littérature québécoise du XXe siècle.
Mots-clés: le paysage culturel, Louis Hémon, Gabrielle Roy, Monique Proulx,
les aliments, le développmenet urbain, la littérature francophone