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CANADIAN LANDSCAPES/ PAYSAGES CANADIENS
les ceuvres de Julie D. Kurtness différent des schémas apocalyptigues auxguels
les médias nous ont habitués.
JULIE D. KURTNESS
Tout d’abord, présentons rapidement cette auteure qui reste plutôt discrète
concernant ses origines et sa vie privée: Julie D. Kurtness est une romancière
et nouvelliste canadienne née à Chicoutimi en 1981, d’une mère québécoise et
d’un père innu originaire de la réserve de Mashteuiatsh. Selon les données
tirées de ses rares entrevues, malgré une année de microbiologie, puis un
cursuscomplet en littérature française à l’Université McGill, jusqu’à l’âge de
vingt-quatre ans, rien ne présageait une future carrière de dystopiste littéraire
chez cette grande admiratrice du cinéma américain (X-Files), de jeux vidéo, de
fanfictions, de Michel Houellebecq ou de Margaret Atwood. Même aujourd’hui,
la jeune femme alterne des périodes d'écriture assez intenses (au moins 600
mots par jour) avec des études en informatique récemment entamées et l'exercice
d’autres métiers.
Depuis son entrée officielle dans le monde des lettres, en 2005, Julie D.
Kurtness a publié deux romans — De vengeance (2017) et Aquariums (2019)
— et une dizaine de nouvelles dont « Mashteuiatsh, P.Q. » (2005) et «Le stylo »
(2006) ont paru dans la revue Moebius, tandis que « Les saucisses » fait partie
de Wapke (2021), premier recueil de textes d’anticipation autochtone au Qué¬
bec. Il y a quelques mois, Julie D. Kurtness a signé sa derniére nouvelle d’anti¬
cipation apocalyptique, intitulée Bienvenue, Alyson (2022) et rédigée pour les
éditions Hannenorak qui se spécialisent dans la création autochtone franco¬
phone.
Les œuvres de Julie D. Kurtness sont régulièrement lauréates des prix Voix
Autochtones, Découverte du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean ou
Coup de cœur des Amis du polar. Il s’agit d’une auteure innue fort prometteuse
qui, malgré sa timidité (Solaris), représente de plus en plus souvent le Canada
francophone lors des lectures publiques, des festivals et des foires du livre
internationales.
Sur le plan thématique, l’écrivaine a évolué des témoignages identitaires
(« Mashteuiatsh, P.Q ».) vers des dystopies (Aquariums; «Les saucisses »; Bien¬
venue, Alyson) en passant par une période transitoire, consacrée à des récits
policiers qui présentaient déjà certains symptômes inquiétants, voire apoca¬
lyptiques («Le stylo» ; De vengeance). C'est donc à la fin de la phase policière
et au début de la période dystopique que nous allons situer nos brèves analyses
des paysages pré- et post-apocalyptiques dans l'œuvre kurtnessien.
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