CANADIAN LANDSCAPES/ PAYSAGES CANADIENS
pre- and post-apocalyptic landscapes in order to distinguish them from con¬
temporary commercial production — especially that of Hollywood - and from
the traditional Christian imagery on the one hand and, to compare them to
newly emerging “post-Anthropocene” aesthetics on the other hand.
Keywords: Quebec literature, Julie D. Kurtness, apocalypse, dystopia, land¬
scapes
Deux approches majeures de la mise en scéne de l’apocalypse peuvent en géné¬
ral être distinguées dans la littérature et le cinéma contemporains: soit le
moment spectaculaire de la catastrophe, quelles qu’en soient les origines (chutes
de météores ou de comètes, menace nucléaire, autres désastres naturels, épi¬
démies soudaines, attaques de zombies, invasions d’extraterrestres etc.), ou
bien son prolongement post-apocalyptique souvent lié à des tentatives de
reconstruction d’un monde perdu (Gervais).
La philosophe et psychanalyste française Cynthia Fleury estime que les
catastrophes planétaires constituent aujourd’hui une véritable esthétique,
particulièrement prisée par nos sociétés qui s'avèrent de plus en plus obsédées
par l’image:
Le spectacle de l'effondrement suscite une fascination immense, parce qu’il n’est
pas synthétisable par l’entendement humain. Et pour la dynamique captologique
de l’industrie culturelle, il est un objet idéal. Nous vivons sous l'emprise d’une telle
saturation par les images, qui a créé cette mécanique addictive qui fait que nous
avons besoin du spectacle de la catastrophe. Pour l’industrie du spectacle, de l’in¬
fotainment?, qui exige une captation permanente de notre attention, tout ce qui a
trait à l'effondrement recèle une économie visuelle maximale (Fleury).
Parallèlement, l’une des raisons psychologiques susceptibles d'expliquer l’en¬
gouement de l’homme contemporain pour l'imaginaire de l'apocalypse se trouve
analysée par Jean-Paul Engélibert. Selon ce professeur de littérature comparée,
il s’agit, dans la production hollywoodienne notamment, de «procurer une
certaine forme de jouissance chez le spectateur à la vue des catastrophes
décrites, spectateur qui s’en sait pourtant protégé, immunisé par la fiction
même » (Engélibert 42).
2 L'infotainment (contraction des mots «information » et «entertainment », divertissement en
français) désigne la tendance à traiter l’ensemble des programmes et des informations avec les
procédés du divertissement. Cette méthode a pour but de rendre les informations plus facilement
accessibles à un nombre plus élevé de personnes et donc de rendre le média concerné plus
visible, plus vendu, plus vu.