général et incontestable, les sentiments gue cette présence incite en lui sont tout
a fait subjectifs. Sa découverte de la terre africaine impligue également un
processus d’initiation 4 la violence gui va forcément différer de x l’education
sentimentale » qu’il aurait pu recevoir parmi les européens. Son rite de passage
contribue à la fois à l'expérience collective de la violence mais en même temps il
se borne au personnage du narrateur puisque tous les rites de passage sont
singuliers.
Quand Le Clézio contemple dans ces deux textes ses années passées en
Afrique, il voit surtout un espace plein de possibilité, de la corporalité et de la
spiritualité en même temps, et de la «bonne» violence, ce qu’il exprime très
clairement dans L'Africain. Presque quinze ans avant, il avait également choisi
de présenter ce même sujet mais d’un point de vue largement disparate. Chaque
texte s'inscrit dans le sillage de la littérature postcoloniale d’une manière unique:
l’un (Onitsha) à cause de la critique coloniale qui - malgré la popularité du sujet
— réussit à interpréter ces enjeux d’une façon unique, en construisant l’homme
blanc comme Autrui; l’autre (L'Africain) à cause de son «extase matérielle »
singulière écrite dans une langue presque poétique. De plus, la comparaison de
ces deux textes nous permet de voir à quel point l'intervention coloniale détruit
l'ordre naturel et fait surgir la « mauvaise » violence, qui s'avère être la racine de
tous les conflits, soit entre corps et esprit, soit entre colonisé et colonisateur.