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NIKOLETTA HÁZAS Ce tableau, de surface stratifiée, en tant que lieu, espace (« chateau intérieur » ou « temple intérieur ») n’est pas seulement le point de rencontre de ces domaines, distingué par l’attention et par le choix, mais un certain « point de fuite » au sein duquel des polarités apparemment irréconciliables se rencontrent, telles que foi et savoir, âme et esprit, présence et éloignement, unité et multiplicité, « idéalité » et « matérialité », matériel et immatériel, particularité et généralité (v. commun), copie et empreinte, et — dans le sens de Genette - immanence et transcendance. Dans le même temps, la rencontre ne signifie ni la synthèse, ni la suppression des différences, mais seulement l'abolition de la distance entre ces dualites, la manifestation de leur rapprochement mutuel ou, d’après Didi-Huberman, «la révélation dialectique des différences ». Je pense que cette «réconciliation » constitue un pilier important de la notion d'image chez Hantaï, idée centrale dans l'esthétique de Marcel Duchamp, auteur de l’art conceptuel contemporain considéré comme le « bouc émissaire » des théories sur la fin de l’art. Se référant au livre paru en 1932 de Duchamp et de Halberstadt, le fameux joueur d'échecs, Didi-Huberman compare Hantaï á Duchamp". La fin de l’art et le recommencement continuel : Paradigme de Beauté et/ou Vérité Il existe plusieurs variantes, récits, interprétations de la problématique de la « fin de l’art », évoquée sans cesse à partir des années 1960 et 1970 dans le domaine des arts plastiques. Les interprétations sont différentes sous de nombreux aspects. Lune des divergences majeures réside dans la détermination des intervalles temporels. Une autre divergence concerne le choix des auteurs accusés d'abus de beauté artistique. Selon ceux qui observent d’une manière sceptique les histoires d’épilogues et l'interprétation essentialiste des notions d’art les plus centrales, en situant la question dans un contexte plus large, il est possible de constater que l’origine du problème réside plutöt dans !’impossibilite de la soi-disant « grande narration » à l’époque postmoderne. L'œuvre de Hantaï, qui a baptisé un de ses tableaux Duchamp effacé (1951-1960), est plutôt relatif à la thématique de fin de l’art, notamment parce qu’il se réfère souvent aux travaux de Marcel Duchamp, et surtout au changement du paradigme sensuel-intellectuel (v. rétinien-conceptuel). 14 Marcel Duchamp - Vitaly Halberstadt, Lopposition et les cases conjuguees sont reconciliees. ParisBruxelles, L’Echiquier, 1932. s 198 "