échapper a Vhabitude (xJe est une habitude?! 5), au présent circulaire (guoigue
infini et se dilatant, irrémédiablement limité) propre 4 Chronos.
Logique du sens® aborde avec les Stoiciens la double structure du temps,
introduisant un temps susceptible de tenir compte, a l’encontre de la doxa, du
paradoxe, du « devenir fou des profondeurs », du refoulé qui reste lié au corps et
aux passions (« Le futur et le passé, c’est plutôt ce qui reste de passion dans un
corps. »). Aiôn est à même de rendre tout ce qui monte a la surface de part et
d'autre avec l'événement, bref de la multiplicité incompossible. C’est par là qu’au
partage entre fini et infini essentiellement redevable a Chronos s’ajoute un couple
d'opposés à portée spatiale: «limité et illimité ». Alors que dans le clivage du
temps Chronos représente le présent des corps et des causes (causalité), Aiôn
recueille les événements ou effets de surface, les devenirs. Chronos n’a par
conséquent qu'un seul temps : le présent vivant ; en revanche Aiôn, en tant que
temps fini mais illimité en possède deux: le passé et l’avenir. C’est dire qu’il est
incorporel, illimité et infiniment divisible, toujours s’inscrivant dans l'événement.
Pour revenir à la forme d’individuation propre à l'événement, Mille plateaux
fait usage du terme d’heccéité pour nommer un mode qui est «très différent de
celui d’un sujet, d’une chose ou d’une substance?" » Conçue comme un rhizome”,
une heccéité désigne un affect, un degré — un degré de chaleur, un vent, une
saison, une heure, un visage, une phrase musicale, un paysage, pour ne reprendre
que quelques uns des exemples célèbres du dixième plateau. En tout cas les deux
modes d’individuation impliquent deux types de plan : un « plan de consistance »
pour «les heccéités, événements, transformations incorporelles [...] les essences
nomades [...] les devenirs, les espaces lisses [...] et corps sans organes” » et un
plan d'organisation ou de développement relatif aux formes, à la « formation de
substance et de sujets?”.» De m&me pour l’analyse des temporalités qui permet
de prolonger et par la-méme nuancer l’analyse de Logique du sens:
31 QPh, p. 101.
% Gilles Deleuze, Logique du sens. Paris, Ed. de Minuit, 1969, V. en particulier la «vingt-troisième
série — de l’Aiôn », p. 190-197. [désormais LS]
3 Ibidem, p. 190.
34 MP, p. 318.
% «Heccéité, brouillard, lumière crue. Une heccéité n’a ni début ni fin, ni origine ni destination;
elle est toujours au milieu. Elle n’est pas faite de points, mais seulement de lignes. Elle est rhizome. »
Ibidem, p. 321.
36 Jbidem, p. 632.
37 Ibidem.