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les Csáky, les Esterházy, les Nádasdy, les Rákóczi ou les Ihököly, etc. Cette pé¬
riode est considérée comme l’âge d’or de la région viticole de Tokaj. Le vignoble
du Bordelais se constitua également à ‘initiative de la noblesse mais il s'agissait
plutôt ici d’une noblesse de robe qui devait son ascension à la magistrature. Ca¬
roline Le Mao a montré que ces hommes puissants, car fortunés, possèdaient les
meilleures terres des environs de Bordeaux ; ils ont en particulier largement investi
les Graves, le Médoc et le Sauternais, véritables laboratoires d’expérimentation en
matière d'amélioration viticole. Selon les recherches de Stéphanie Lachaud, c’est
au milieu du XVII siècle que la pourriture noble devait donner toute leur spécifi¬
cité à ces terroirs. En Sauternais, la première mention connue date du 10 octobre
1657, à Barsac où Jean Douence, marchand de Barsac, adresse une requête à son
seigneur François Ramon de La Rocque pour obtenir la permission de vendanger
car dit-il « presque les trois quarts des vignes de Barsac sont vendangées et la ven¬
dange est toute pourrie »!. Dix ans plus tard, en 1666, c’est au tour de François de
Sauvage d’Yquem d’être en conflit avec ses tenanciers et il est clairement question
de la bonne réputation du vin dans le retard de la récolte à laquelle sont obligés
les tenanciers.
Une évolution identique semble se dérouler au même moment en Hongrie si
l'on en croit les conclusions de Marguerite Figeac-Monthus. On sait aujourd’hui
que le tokay aszù aurait été produit la premiére fois par Szepsi Laczkó Máté (1567¬
1633). Ce prétre de VÉglise réformée, proche de la cour, qui s’intéressait beaucoup
à la viticulture, fit goûter le premier tokay aszù du vignoble Oresmus situé dans la
province de Särospatak, à la princesse Zsuzsanna Lórántffy, vers 1620 mais il faut
attendre 1655 pour voir la Diéte ordonner obligatoire la sélection des grains aszi’.
On sait par ailleurs, grâce à un inventaire de la cave de Räkéczi, qu'il y avait déjà
la présence de vins de ce type en 1635*. II reste 4 savoir quand a été construite et
développée cette histoire ?
D'un côté comme de l’autre, les propriétaires nobles ont été les vecteurs de l’in¬
novation. Kornel Nagy présente avec son étude sur les Rakoczi, un cas d’école. Au
cours de son court mandat, le prince François Räkôczi Il avait dirigé de manière
exemplaire ses domaines et ses vignobles dans la région viticole de Tokaj au tour¬
nant des XVII et XVIII siècles. Entre 1701 et 1711, selon les qualités de botryti¬
sation, il répertorie, systématise et classe régulièrement à plusieurs reprises tous les
vignobles et domaines viticoles du vignoble de Tokaj. De plus, son activité viticole
n'avait encore jamais empêché le fait qu'entre-temps, il était devenu le prince chef
de la Guerre de Libération contre la Cour de Vienne entre 1703 et 1711. Cepen¬
dant, à la fin de la guerre de libération, conclue dans le traité de Szatmär en 1711,
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