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mauvais chemins et nayant avec celui-ci gue des rapports irréguliers, surtout de nature mercantile s" ; or le recensement de 1836, fait déjà apparaître une population agglomeree de 66 % et en 1870 cela concerne quatre habitants sur cinq”. Cette évolution rapide de la distribution de la population langonnaise, que l’on retrouve dans maintes petites villes, est intimement liée à sa composition socioprofessionnelle qui voit augmenter la part de commerçants, d'artisans, d'ouvriers et de salariés. Enfin, outre le nombre d'artisans et la diversité des savoir-faire mis au service des producteurs de vin, ces petites villes offrent, notamment à l’occasion des gros travaux de taille de la vigne ou des vendanges, un vivier de main d'œuvre non négligeable, que l’on peut notamment approcher au moment des foires. Les commerces des gros bourgs et petites villes, bien mieux achalandés que ceux des villages qui n’en disposent d’ailleurs pas tous, s'avèrent également précieux pour les producteurs de vin, dans la mesure où ils leur permettent de se fournir en matériaux divers, nécessaire à la culture de la vigne comme à la vinification : bois pour les piquets et carassons!#, fournis par les nombreux marchands et autres négociants en bois, présents dans les petites villes de Preignac, Barsac et Langon ; fil de fer, etc. Les publicités figurant dans les journaux et almanachs en témoignent. Ainsi, dans les années 1890, la quincaillerie Lataste de Cadillac propose du fil de fer galvanisé, du grillage, divers articles de chai et autres pulvérisateurs ; la quincaillerie Laborde propose en outre des paniers galvanisés, mais aussi des casiers et égouttoirs à bouteilles ; et celle de Jules Bailly possède des fils de fer spéciaux pour vignes recuits et galvanisés de Fourchambault, ainsi que des plantoirs pour boutures et racinés!”. Ces quincaillers et autres commerçants guident et conseillent volontiers les producteurs dans l'adoption de nouveaux produits, participant ainsi à l’évolution de leurs pratiques et suscitant l’innovation”?. Les petites villes et l'encouragement des pratiques agricoles via les sociétés d'agriculture, les comices et l'enseignement agricole Siège de nombreux ateliers d'artisans et de commerces pourvoyeurs de services et de fournitures indispensables à la culture de la vigne et à la vinification, les petites villes disposent également de divers acteurs et structures visant à leur amélioration. Le XIX" siecle est en effet marqué par la création et l’essor, partout en France, de 6 Sapaly André, Langon à travers les siècles, op. cit., p. 103. Voir également Roger Torlois, Langon aux XIX" et XX: siècles (population et économie), thèse de géographie, Université Bordeaux III, Michel de Montaigne, 1981. Sapaly André, Langon à travers les siècles, op. cit., p. 103. « Nom de l’échalas pour la vigne dans quelques départements du sud-ouest », dans Lachiver Marcel, Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé, Paris, Fayard, 2006 (1 édition, 1997), p. 283. Ces piquets et carassons, le plus souvent en acacia, venait notamment de Dordogne. 1% AD33,7 M 55, comice agricole Cadillac. 20 7 18 Ils sont d’ailleurs nombreux à adhérer aux comices agricoles de leur circonscription. 183