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payer des sommes qu’il lui doit et qu’il promet de faire vendanger à la saison des vendanges et au temps, et non plus tôt que ledit Sieur Lamourous fera vendanger ses vignes propres, le faire fouler et écouler à tel cuvier et chai que ledit Sieur Sauvage choisira (...). Laquelle vente est faite et fixée à raison de dix écus par tonneau moins que les vins blancs du crû de Barsac se vendront cette année courante avant ou après les vendanges prochaines, soit dans cette année ou dans l’année mil six cent quatre-vingt cinq, excepté les crûs et chais des Maisons de Chouan, du Mayne et de Coutet, appartenant à Messieurs de Suau, Lamourous aîné et de Pichard »7. Vendre le vin par anticipation 10 écus de moins (soir 30 livres tournois) que les prix concédés à Barsac hors vins des maisons nobles, revenait à s'assurer d’écouler la vendange à un prix satisfaisant mais relativement bas. Il semble donc peu probable que le vin produit ait été un vin de vendanges tardives de grande qualité, sans quoi ce type de contrat n'aurait pas été possible. De même, en 1686, Mme de Bas du domaine de Verdoulet vendit 70 tonneaux de vin blanc de Sauternes à un marchand de Bordeaux à 25 livres le tonneau, soit un prix fort bas, qui laisse penser qu’il ne pouvait s'agir de vin de grande qualité”. Un siècle plus tard, en 1786, la correspondance de la maison de négoce Schrôder et Schyler livre des informations sur l’état des vins blancs de l’année au 31 octobre 1786 : « Bordeaux, le 31 octobre 1786. Quoique les vendanges ne soient pas entièrement finies, on peut néanmoins juger à quelque chose près de la qualité des vins blancs. Ils n'auront pas autant de liqueur qu'on pourrait le désirer, mais ils paraissent avoir du corps et assez droits de goût, de sorte qu'on peut les comparer tout au moins à ceux de l’an passé. Même parmi le choix il s’en trouvera de meilleurs, dans les quatre premières paroisses celle de Barsac paraît mériter la préférence, quoique dans les autres trois il s’en trouvera de bons. Cérons, Podensac, Saint-Pey-de-Langon sont assez bons. Loupiac et Sainte-Croix-du-Mont pourraient avoir de la liqueur puisque ce sont les deux qui restent de finir de vendanger, ce qu’ils ont le temps très favorable »?°. Ce compte-rendu montre très bien les différentes qualités de vins produites dans les paroisses du Sauternais et sur la rive droite et le fait que « la liqueur » recherchée n’était pas obtenue de façon aussi systématique qu'espérée et qu’il y a une adaptation des propriétaires aux conditions météorologiques et aux nécessités économiques. C’est d’ailleurs en ce sens que le courtier Ladonne de Preignac rendait compte, le 10 octobre 1741, de la récolte à venir aux marchands bordelais Bluth et Hôpffner : « Les vendanges s’avanceront dans le cours de cette semaine, je crois que toute sera fini la prochaine. Les vins qui se font actuellement auront plus de maturité que les premiers qui ont été faits »°°. La production de vin blancs doux constitue donc un trait identitaire fort de ce terroir viticole du Sauternais, mais en fonction des années, la « liqueur » recherchée 27 Arch. dép. Gironde, 3 E 6109, 13 juin 1684. 8 Archives fam. Lur Saluces, 75° liasse, 56° dossier, juin 1686. # Archives municipales de Bordeaux, Fonds Schröder et Schyler, 220 S 33, Correspondance de 1786, document non signé. 3% Arch. dep. Gironde, 7 B 1127, octobre 1741. 79