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Or, méme si le vignoble de Sauternes est trés margué par la propriété noble
et bourgeoise, il est aussi composé de propriétés paysannes plus modestes. On
peut donc trés légitimement se demander si on n’y produisait que des vins blancs
liquoreux quand on sait le niveau d’exigence de ce type de viticulture exige et les
risques économiques qu'elle induit. Si la réponse n’a rien d’évident, la question
mérite d’être posée. Ainsi, quand dans le document notarié du 4 octobre 1666
François de Sauvage d’Yquem évoque la coutume de vendanges à la mi-octobre
comme gage de bonne réputation des vins de Bommes et de Sauternes, il faut bien
l'entendre comme le consensus établi par des acteurs relevant d’un même groupe
social, celui de la noblesse propriétaire exerçant des prérogatives seigneuriales. La
réputation ici mise en évidence est collective et se construit dans la mise en œuvre

de conditions semblables de production du vin.

Les multiples nuances de couleurs du Sauternes

En effet, lorsque l’on s'intéresse non plus à des cas particuliers issus de la noblesse
propriétaire mais à une vision plus générale de la production des paroisses du Sau¬
ternais, les résultats méritent une analyse beaucoup plus nuancée.

Une domination de la production
de vin blanc tout à fait originale

Par rapport à l’ensemble des autres vins du Bordelais, la production du Sauternais
tirait son originalité de sa nature. Les paroisses de ce vignoble se distinguaient par
une forte domination du vin blanc dans leur récolte et, 4 fortiori, d’une faible part
de vin rouge.

Recoltes de vin blanc et de vin rouge dans les cantons de Barsac, de Cadillac, de

Landiras et de Podensac en 17937

Canton Municipalités Vin rouge Vin blanc
En % En %
Barsac 12,12% 87,88%
Canton de Barsac Illats 36,84% 63,16%
Preignac 20,51% 79,49%
Moyenne 23,16% 76,84%

la viticulture de prestige en Champagne.

7 Arch. dép. Gironde, 7 L 41, an II de la République, décembre 1793.

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