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Quels vins à Sauternes ?
Une tradition de blancs au pluriel

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STEPHANIE LACHAUD

Maitresse de conférences en histoire moderne
Centre d’Etudes des Mondes Moderne et Contemporain — Université Bordeaux
Montaigne

A Sauternes comme dans d’autres vignobles de blancs liquoreux, la mise en place
de la viticulture de qualité destinée à produire des vins sucrés à l’époque moderne
a fait l’objet d’études! qui ont permis de faire remonter l’origine de la spéciali¬
sation viticole en blancs doux au XVII siècle, plus particulièrement au milieu
du XVII: siècle. Ces travaux ont permis de relativiser largement l’idée de terroir
souvent mise en exergue dans la fabrique des réputations, ou plutôt de la réévaluer
sous l'angle de ce qu'avait mis en évidence le grand historien de la vigne et du vin
Roger Dion’, à savoir un espace naturel construit et aménagé grâce au savoir-faire
des hommes. Pour autant, l'association le nom de Sauternes et le vin blanc issu de
vendanges tardives et botrytisées ne doit pas occulter non plus l'appropriation pro¬
gressive d’une tradition de production de vins différents, aux goûts et aux couleurs
sans doute bien variées. C’est ici ce que nous allons essayer de démontrer en nous
appuyant essentiellement sur la différence qui existait aux XVII et XVIII siècles
entre la viticulture réputée qui a construit la renommée du terroir et l’ensemble de
la production des paroisses de ce sud Gironde.

1 Stéphanie Lachaud, Le Sauternais moderne. Histoire de la vigne, du vin et des vignerons des années 1650 à la
fin du XVIIT siècle, Bordeaux, FHSO, 2012 ; Marguerite Figeac-Monthus, Les Lur Saluces d’Yquem de
la fin du XVIIF siècle au milieu du XIX: siècle, Bordeaux, FHSO-Mollat, 2000.

? Roger Dion, Histoire de la vigne et du vin en France : des origines au XIX* siècle, Paris, CNRS éditions,
2010 (1** édition 1959). Voir également Jean-Robert Pitte (dir.), Le bon vin. Enfre terroir, savoir-faire et
savoir-boire, Paris, CNRS éditions, 2010.

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