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l'individu, car selon ces modèles, un bon État est créé par de bons citoyens. La comparaison de tous ces modèles entre eux nous donne à voir la perspective selon laquelle le modèle de comportement humain appliqué par la loi n’est souvent qu’une force cachée possédant un pouvoir normatif indirect. Cela à néanmoins un effet considérable sur nos décisions éthiques individuelles et la façon dont nous vivons nos vies. C’est la responsabilité éthique de la loi. À titre d’exemple, je montrerai comment la réglementation légale de la fixation des prix sur le marché change en fonction du modèle de comportement humain appliqué par la loi. Dans la deuxième partie, les approches prédominantes de la théorie juridique contemporaine — positivisme et nonpositivisme — sont discutées d’un point de vue éthique. La description de ces écoles de pensées repose, dans une large mesure, sur les travaux de Liam B. Murphy. Je soutiens que le choix entre le positivisme et le non-positivisme est de nature éthique. Aucun argument décisif n’existe pouvant convaincre les positivistes de la vérité du non-positivisme et vice versa. Le choix entre le positivisme et le non-positivisme n’est pas une question de moralité, car on ne peut pas s'attendre à ce que l’autre accepte un point de vue différent s’il n’y a pas d’argument décisif pour cela. Cette décision est personnelle. Elle dépend des principes directeurs selon lesquels nous aimerions mener notre vie. D'un autre côté, je soutiens également que, du point de vue éthique, ’approche que nous adoptons est sans importance. En effet de ce point de vue, la seule différence entre ces deux écoles réside dans la fondation de la décision éthique. Dans le cas du positivisme, c’est la règle postulée qui s'applique (loi positive), alors que pour le non-positivisme, c’est la meilleure interprétation morale de cette règle. Dans la plupart des cas, ces deux théories sont identiques et Le « seul » défi est de savoir s’il faut respecter la loi ou non. Il s’agit d’une question fondamentalement éthique, et non morale, car l’individu 18