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éthique est prise en fonction d’une norme postulée comme un fait ; et pour la seconde, sur l'interprétation morale de la loi. De plus, dans une perspective encore plus large, il peut également être considéré comme une décision éthique de pouvoir choisir soit le positivisme juridique soit le nonpositivisme. Le positivisme juridique doit faire face à la question morale de savoir s’il est justifié de créer une nouvelle loi pendant Putilisation de la loi préexistante. De même se pose la question éthique inéluctable de savoir quand a-t-on de bonnes raisons d’enfreindre la loi. La loi est une fiction commune, mais il y a toujours des êtres humains bien réels qui la reçoivent. Que ce soit en tant que membre de la communauté ou en tant que représentant d’une personne morale, la loi présente toujours un défi éthique à un individu. Face à une obligation légale, Pindividu est toujours confronté à un défi éthique avant de prendre une décision morale —- même si la discussion actuelle n’est en apparence qu’une exploration théorique du concept de droit, dans lequel aucun individu n’a un intérêt direct. Un juriste positiviste a besoin d’un engagement personnel et éthique presque religieux pour ne pas considérer la loi que comme un fait. Ce point de vue ne peut être ni prouvé ni réfuté puisqu'il ne s’agit que d’une hypothèse et qu’il est basé sur une croyance éthique personnelle. Et en ce qui concerne les non-positivistes, leur position est sensiblement la même : outre l'engagement personnel, ils n’ont pas non plus d’argument décisif pour soutenir l’idée que le droit est l’union entre le fait et la morale. Du point de vue des individus confrontés à la loi, tant le droit positif que son contenu moral potentiel apparaissent comme des normes externes et objectives par rapport auxquelles ils sont censés formuler leurs propres positions éthiques subjectives. Si les circonstances extérieures du droit et de la morale sont en conflit avec leur vision de la vie, leurs réponses éthiques peuvent être une tentative de changer les règles en question par les moyens légaux de la communauté, 14