OCR
conséquence de bonnes actions l’emportant sur de mauvaises actions. Une seule décision peut définir une vie bonne ou mauvaise. De plus, la vie peut ne pas être nécessairement bonne simplement parce que les bonnes décisions ont été prises dans différentes situations. À première vue, il peut sembler provocateur voire insensé de définir la loi comme des conseils de vie. Néanmoins, la théorie juridique basée sur l'éthique met simplement l’accent sur les aspects individuels, internes du droit, au lieu de ses aspects politiques (liés au pouvoir) ou moraux (c’est-à-dire extérieurs). Elle ne vise pas à définir comment nous devons traiter les autres, mais comment nous devons nous traiter. Conformément à l'esprit individualiste de notre temps, c’est l'individu unique qui intéresse ma démarche éthique. Elle exige également que le droit aide à naviguer dans le labyrinthe de lexistence sociale et à guider le développement de l'individu. Elle ne recherche pas la justice morale dans la loi, mais plutôt la vérité éthique comme clé d’une vie juste. Je ne prétends pas que la seule interprétation valable de la loi soit fondée sur l’éthique. Cet ouvrage vise simplement à mettre en évidence l’aspect éthique inhérent au droit à une époque où ce point de vue individuel semble étouffé par le débat prédominant entre positivisme et non-positivisme. Au cours de la longue histoire de son développement, la dimension éthique du droit est apparue a plusieurs reprises, même si elle a été généralement opprimée et abandonnée par approche morale — centrée sur la communauté. Ulpien, le juriste romain vivant aux 2°—3 siècles était considéré comme lun des politiciens les plus influents de son temps. Pourtant, il a en fait appliqué une approche du droit fondée sur l'éthique en identifiant I’« boneste vivere», c’est-à-dire «vivre honorablement » comme principe fondamental du droit!. En tant que haut fonctionnaire de l’Empire romain, il voulait renforcer la stabilité du vaste État caractérisé par une grande ! Ulp. D. 1, 1, 10, 1. 12