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CANADIAN LANDSCAPES/ PAYSAGES CANADIENS —, couronnée de prix cinématographigues prestigieux (premier lauréat du Grand prix du cinéma francais en 1934, mention spéciale a la Mostra de Venise en 1935). Les paysages impressionnants, les vétements et chaussures spécifigues des habitants du nord du Canada, la «drave», c'est-à-dire la pratique du «transport de troncs d’arbres flottés» (TLF), tout cela est représenté dans le roman, ainsi que dans sa version cinématographique, tournée en France. L'idée était sans doute de montrer au public français le mode de vie de la communauté franco-canadienne, modeste, travailleuse et fidèle aux valeurs conservatrices visant à la préservation de son identité francophone: celle de la famille, de la foi catholique et de la terre, ce qui a contribué à sa popularité en France (Boillat). Quant à la place consacrée à la nourriture dans cet ouvrage, il serait opportun de citer deux passages du roman, focalisés sur les pratiques alimentaires du Canada français de l’époque. D'abord, dans le chapitre V, l’auteur, prenant le ton d’un auteur de documentaire, décrit la cueillette des bleuets: «Les forêts du pays de Québec sont riches en baies sauvages ; les atocas, les grenades, les raisins de cran, la salsepareille ont poussé librement dans le sillage des grands incendies ; mais, le bleuet, qui est la luce ou myrtille de France, est la plus abondante de toutes les baies et la plus savoureuse» (77-78). L'usage même du mot bleuet (baies du genre Vaccinium), ne faisant pas partie du francais parlé en France métropolitaine, méme aujourd’hui percu comme québécois, nous indique que le Québec y est ici décrit comme un ailleurs. La collecte de bleuets et leur préparation y sont décrites afin d’instruire le lecteur sur cette pratique. Ce produit du terroir (le terroir incluant, selon le célébre chef cuisinier Alain Ducasse et son Dictionnaire amoureux de la cuisine paru chez Plon en 2003, les facteurs géographiques, climatiques, géologiques, humains, historiques, commerciaux (Dikas 234-236), faisant partie du paysage de la région du Lac-Saint-Jean, est donc mis en relief par l’auteur du roman, vu son importance pour la culture de la population francophone de cette région. Lauteur nous donne davantage de détails sur la description de la cueillette de ces baies, en accentuant leur importance pour le paysage culturel, voire pour l’identité des Canadiens francophones: Sa cueillette constitue de juillet à septembre une véritable industrie pour les familles nombreuses qui vont passer toute la journée dans le bois, théories d'enfants de toutes tailles balançant des seaux d’étain, vides le matin, emplis et pesants le soir. D’autres ne cueillent les bleuets que pour eux-mêmes, afin d’en faire des confitures ou les tartes fameuses qui sont le dessert national du Canada français (Hémon 78). Une autre situation qui s'impose à l'attention du lecteur — étant liée au paysage culturel — est la représentation d’un repas traditionnel et de la commensalité (chap. IV). Citons-en une partie: + 118 +