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CANADIAN LANDSCAPES/ PAYSAGES CANADIENS Louis Hémon’s Maria Chapdelaine (1913), Gabrielle Roy’s The Tin Flute (Bonheur d’occasion, 1945) and Children of My Heart (Ces Enfants de ma vie, 1977), as well as Monique Proulx’ Aurora Montrealis (Les Aurores montréales, 1996). What these works of fiction have in common is that they reflect the urban development and the rural flight in the French Canadian population during different phases of the past century. While Louis Hémon points out the importance of collective identity for French Canadians and shows eating habits as part of the cultural matrix, Gabrielle Roy shows the eating habits of immigrants and the consequences of the fast pace of life in a big industrial town. Monique Proulx writes about Montreal as a postmodern metropolis and shows its numerous faces, one of which is a multitude of restaurants demonstrative of national cuisines. At the same time, food may also be used as the indicator of class and that of new lifestyles (diets, vegetarianism) in her works. As will be shown, the three French Canadian authors pay much attention to food in their works as a reflection of anthropological, sociological and cultural phenomena. Keywords: cultural landscape, Louis Hémon, Gabrielle Roy, Monique Proulx, food, urban development, francophone literature INTRODUCTION Depuis quelque temps déja, la nourriture fait partie des recherches anthropologiques, historiques, de l’histoire culturelle et d’autres sciences humaines et sociales, ainsi que des sciences naturelles. En effet, comme l’affirme l UNESCO, la nourriture a toujours façonné notre relation avec l’environnement [...]. Transmis de génération en génération, les processus liés à la collecte des aliments, à leur préparation et service — établis de longue date — font partie de notre patrimoine culturel, matériel et immatériel. Ils sont une source d'identité culturelle et de fierté, où chaque gastronomie véhicule une histoire unique, un style de vie, des valeurs et des croyances (UNESCO). Comme le témoigne Gina Almerico, dans son article portant sur la culture et le patrimoine alimentaire, les choix alimentaires des individus ou des groupes sont révélateurs des points de vue, des passions, des connaissances, des partis pris; ils racontent l’histoire des familles, des migrations, de l'assimilation, de la résistance, et sont une composante importante de l'identité individuelle et collective (4). Selon Michael Di Giovine et Ronda Brulotte, éditeurs de l'ouvrage collectif Edible Identities: Food as Cultural Heritage (Identités comestibles: la nourriture comme patrimoine culturel), publié en 2016 chez Routledge, la nourriture est une composante majeure de l'identité individuelle et collective (1). Selon eux, la nourriture est étroitement liée aux émotions ; l'alimentation + 116 +