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« UNE NUEE DE SAUTERELLES APPORTEE PAR LE VENTA CINQ HEURES DU SOIR » ce qui justifie la ritournelle philosophique de «tout est événement » pour dire que tout est relation". C’est donc en fonction de la philosophie empirique et avec un exemple devenu depuis classique de Samuel Butler portant sur l'herbe et les vaches contemplatives que le mot contemplation envahit d’abord les cours de Deleuze pour s'inscrire sous une forme plus atténuée dans Le Pli et ensuite en 1991 dans Qu'est-ce que la Philosophie ? où, recontextualisé, il devient l'expression géophilosophique du « cogito deleuzien »! d’un « J'habite ». « Nous sommes tous des contemplations, donc des habitudes. Je est une habitude »!”, une habitude contemplative. Whitehead — dans la prolongation de Leibniz — renverse le schème catégoriel classique et rompt avec l’essentialisme du sujet en faveur d’un sujet de la relation. C’est bien celui qui deviendra plus tard «sujet du devenir » ou, pour mieux dire, un « devenir-sujet » ou encore « devenir-imperceptible (du sujet)'*. » Dans cette optique Evenementielle, l’enjeu m&me de la philosophie deleuzienne consiste a défier l’image de la pensée par l’intrusion, par l’inclusion d’une inflexion, par complication ou rencontre avec la non-pensée, avec le dehors. Mais pourquoi fuir le dogmatisme de l’image de la pensée ? Parce qu’elle procède avec des a priori (vérité, sujet/objet, etc.), avec des modèles de récognition, des représentations!°. Ce qui intéresse Deleuze, c’est au contraire «le sans fond», «la pensée sans image», ce qu’il y a avant les rapports différentiels et les singularités remarquables qui fonderont l'événement. Il est question pour lui de concevoir ce qui rend possible de penser (dans) la pensée et ce dont seul l'événement soit à même de tenir compte. Aussi se réclame-t-il d’une révolution à faire advenir à la philosophie suivant l'exemple de la peinture : «la théorie de la pensée est comme la peinture, elle a besoin de cette révolution qui la fait passer de la représentation à l’art abstrait; tel est l’objet de la théorie de la pensée sans image”. » 15° C'est que la relation est d'emblée dans le prédicat. V. en particulier le chapitre 6 « Qu'est-ce qu’un événement ? » dans P, p. 103-112, ainsi que les cours du 10 et surtout du 17 mars 1987 « Confrontation Whitehead Leibniz » : « Tout est événement ça veut dire quoi ? ça veut dire que je suis prêt à renverser le schéma dit catégoriel, je suis prêt à renverser le schéma catégoriel sujet et attribut. » 16 Zourabichvili, op. cit., p. 73. 17 QPh, p. 101. 18 V. en particulier le sublime dixième plateau, « 1730 — Devenir-intense, devenir-animal, devenirimperceptible » MP, p. 284-380. 19 V. le passage oü Deleuze évoque le « quadruple carcan de la représentation: l’identité dans le concept, l’opposition dans le prédicat, l’analogie dans le jugement, la ressemblance dans la perception. S'il y a, comme Foucault l’a si bien montré, un monde classique de la représentation, il se définit par ces quatre dimensions qui l’arpentent et le coordonnent. » DR, p. 337. 20 Ibidem, p. 354. + 169 »