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LE TEMPS COMME FORME DE LA CONTEMPLATION - PERSPECTIVES PHENOMENOLOGIQUES la coordination des sequences informatives dont le reseau complexe forme ce que nous pourrions designer comme étant la configuration de l’ensemble des activités cérébrales et de leurs corrélats sensori-moteurs en fonction des sollicitations d’un milieu et des taches cognitives a effectuer. Lidée de synchronisation n’exclut pas celle de séquentialisation : par exemple, le recrutement synchrone d’ensembles neuronaux largement distribués ne signifie pas que les informations détenues et transmises par chacun de ces ensembles ne soient pas intégrées séquentiellement pour favoriser l'émergence d’un acte cognitif spécifique. Si nous considérons que la mobilisation de ces assemblées n’est pas aléatoire, mais s’inscrit dans un flux temporel incompressible en vertu d’une organisation prédéfinie des fonctions cérébrales, il devient possible de concilier l’idée de synchronisation d’assemblées neuronales fonctionnellement distinctes et géographiquement séparées avec l’idée d’une séquentialisation globale des informations sollicitées favorisant par leur interdépendance l'émergence d'actes cognitifs déterminés. Conclusion : le temps comme architecture infinie « Qu’avons-nous appris, en effet, a considérer le monde de la perception ? Nous avons appris que dans ce monde, il est impossible de séparer les choses et leur maniere d’apparaitre®!. » À propos de ladite « manière d’apparaître » des choses, nous avons montré que la temporalité est la forme même de la perception, en ce que tout objet perçu a un mode d'apparition déterminé par une temporalité nécessaire au déploiement des divers éléments qui le constituent. Chaque impression originelle (par exemple une couleur, un son, etc.) peut être symboliquement représentée comme un point (pure instantanéité) qui, par son intégration dans un flux rétentionnel, va d’une part persévérer dans son être (ne pas disparaître instantanément) et d'autre part progressivement interagir avec d’autres impressions originelles, jusqu’à former une ligne (première synthèse et présentation «en chair eten os s d’un objet) qui reviendra sur elle-même par un mouvement répété de mise en boucle (ressouvenir et re-présentation de plus en plus complexe et détaillée de l'objet). La constitution de l’objet pour une conscience repose donc sur deux mouvements temporels antagonistes mais complémentaires, à savoir la rétention (souvenir primaire) et le ressouvenir (souvenir secondaire). Ces actes constitutifs de l’expérience consciente renvoient respectivement à deux modes distincts de 51 Maurice Merleau-Ponty, Causeries. VI, §2. s 145 +