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STÉPHANE KALLA tinctes sont organisées selon un arrangement séquentiel à l’intérieur duquel un acte cognitif émergerait de la convergence graduelle de modalités sensorielles variées vers des régions associatives ou multimodales et des aires frontales de plus haut niveau, en vue de décisions et de la planification d’actes comportementaux. La perspective séquentialiste traditionnelle s'inscrit dans un cadre conceptuel où la métaphore de l'ordinateur est centrale — ainsi que l’idée d’un flux montant d'informations. Ici, au contraire, je mets en avant la forte prédominance des propriétés de la dynamique des réseaux, qui substituent à la séquentialité une détermination réciproque et un temps de relaxation‘. » Il faut pourtant que les effets engendrés par ces assemblées dispersées soient conservés pour être liés ensuite (phase de coordination) et provoquer l'émergence d’un acte cognitif déterminé. Que la période d'intégration ne soit pas fixe, certes, mais il n'empêche que l’intégration suppose la conservation des informations détenues et transmises par ces assemblées pour qu’une synchronisation (plutôt qu'une autre) soit activée. La mobilisation des assemblées n’est donc pas aléatoire, et suppose par conséquent, un réseau de séquences informatives prédéterminées, dont l'activation s'effectue en fonction des actes cognitifs sollicités par le « milieu »* (au sens très général d'environnement physique, psychologique, social, etc.) dans lequel évolue le sujet: «Il y a une continuelle co-évolution épigénétique du corps en action et du cerveau actif, dont l’activité implique une influence mutuellement structurante entre les quasi-cartes sensorielles et motrices, lesquelles sont enchevêtrées et fonctionnellement interdépendantes. Cette relève d’une conception topographique de la relation corps — cerveau par une conception pragmatique annonce la fin de l’idéologie dualiste de la représentation dérivée de la théorie de l'esprit des sciences cognitives, et l'avènement d’une philosophie de l’action en accord avec les neurosciences contemporaines". » L'idée centrale que nous avançons ici est que les fonctions cérébrales sont préfigurées pour être coordonnées, nous parlons donc ici d'une mémoire originelle, ou génétique, où seraient conservées les aptitudes et potentialités spécifiques à chaque organisme humain. Par mémoire génétique, nous entendons précisément 48 Ibidem, p. 352. 4° A propos de l’organisation intrinsèque de l'esprit en rapport avec son environnement propre (ou Umwelt, pour reprendre l'expression de Jakob Johann von Uexküll), nous renvoyons au concept d'énaction développé par Varela dans plusieurs ouvrages (notamment dans Invitation aux sciences cognitives, 1988). 5° Jean Luc Petit, « Repenser le corps, l’action et la cognition avec les neurosciences ». In Intellectica, n° 36-37, 2003, p. 13. + 144 ¢