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Katalin Kovács Les « nuits » de Georges de La Tour: miroir, vanité et contemplation de l’infini L'objectif de notre article consiste à démontrer par des exemples visuels (les tableaux d’un peintre du 17° siècle, Georges de La Tour) la relation intime entre la contemplation et l'infini. Pour ce faire, nous limiterons notre analyse aux tableaux nocturnes et religieux du peintre, qui proviennent des quinze dernières années de sa période de création. Nous considérerons les toiles qui ont pour thème le repentir, allant de pair avec la méditation silencieuse : les Madeleine de La Tour. En même temps, nous tenterons de répondre à la question de savoir pourquoi les scènes nocturnes de La Tour — éclairées à la chandelle et traitant de sujets non seulement religieux mais aussi profanes — suggèrent même au spectateur peu averti le sentiment de contemplation de l'infini. Selon notre hypothèse, ce sentiment provient en grande partie de la « manière ténébreuse » de La Tour, différente de celle du Caravage, tout aussi bien que des peintres lorrains qui lui étaient contemporains. À côté des attributs facilement déchiffrables (comme le miroir ou le crâne), c’est encore cette manière qui apparente les toiles de La Tour à la peinture des Vanités. À propos des « nuits » de La Tour : influences nordiques et caravagesques Comme le remarque l'historien de l’art Jacques Thuillier, Georges de La Tour est un véritable «triomphe de l’histoire de l’art» moderne car le peintre avait sombré dans l'oubli pendant trois siécles'. Ses tableaux étaient attribués à d’autres peintres de son époque (Louis Le Nain, Zurbarän, Velézquez ou Murillo) et l’œuvre de La Tour n’a été découvert qu’en 1934, lorsqu'une exposition (Les peintres de la réalité en France au 17 siècle) a été organisée par Paul Jamot au ! Jacques Thuillier, Propos sur La Tour, le Nain, Poussin, Le Brun. Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1991, p. 13 + 76 +