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ADRIANO OLIVA selon la raison, dans la mesure ot l’on considère la raison des choses, leur ordre, leur disposition, la cause de chacune, leur mode d’étre et leur utilité. Mais cette considération dépend encore de la connaissance imaginative et c’est a elle que ces raisonnements se conforment. La troisième espèce de contemplation est dans la raison, mais elle se forme a partir de l’imagination. A ce niveau, nous sommes véritablement dans un genre de contemplation, car, à travers l’image des réalités visibles nous nous élevons à la considération (« speculatio ») des réalités invisibles. Il s’agit d’une vraie spéculation rationnelle, mais fondée dans l'imagination et élaborée selon les propriétés des images des choses visibles. La quatrième espèce de contemplation est dans la raison et selon la raison. Elle porte sur des objets de connaissance que l'imagination ignore, car ils ne sont pas des représentations de réalités visibles, mais le résultat de la réflexion et du raisonnement («que mens ex ratiocinatione colligit uel per rationem comprehendit »). Il s’agit d'objets invisibles («inuisibilia nostra »), que nous connaissons par expérience, que nous saisissons par l'intelligence et que nous faisons l’objet de considération. De la, nous nous élevons à la contemplation des esprits célestes et des intellects supraterrestres. Bien que commencée par la connaissance sensible («ex experientia nostra », «per experientiam »), cette considération absolument intellectuelle d'objets intelligibles, s'éloigne des sens et de l'imagination, et, s’exerçant ainsi, elle semble se mettre en action [s’intelliger] d’elle-méme (« In hac primum contemplatione humanus animus pura intelligentia utitur, et semoto omnis imaginationis officio, ipsa intelligentia nostra in hoc primum negotio seipsam per semetipsam ingerere [semetipsum intelligerere Patrologie] uidetur »). Richard compare l’usage de la raison (ou intelligence) dans les trois premiers degrés de contemplation a la vision dans un miroir, alors qu’à propos de ce quatrième degré, qui est le plus haut que l’intellect humain puisse atteindre par ses seules capacités, il parle d’une connaissance par similitude («Jllic [intelligentia] quasi instrumento utitur, et uelud per speculum intuetur. Hic per semetipsam operatur et quasi per speciem contemplatur » ; v. I Cor., 13, 12). La cinquième espèce de contemplation est audessus de la raison mais non au-delà de la raison ou même contre celle-ci. Il s’agit de la contemplation des vérités divines connues par révélation et qui transcendent les capacités de connaissance de la raison. Enfin, la sixième espèce de contemplation est celle qui concerne des vérités qui sont au-dessus de la raison et qui semblent être au-delà de celle-ci et même contre la raison. Ces vérités, connues par une illumination de la lumière divine, procurent une grande joie à l’âme qui les contemple et elles consistent en la contemplation de ce que nous croyons des Personnes divines. Thomas, résume le texte de Richard, mais il ne le suit pas. « Au premier degré se trouve la perception des réalités sensibles; au deuxième degré, le passage de + 34 +