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cupent normalement guune place limitée méme si la cave est importante, telle celle de Joséphine a La Malmaison : 1789 bouteilles de vins ibérigues, certes, mais c'est seulement 13.5 96 des 13000 bouteilles gue Pon trouve dans sa cave". Autre exemple, à un niveau social bien inférieur : en 1782, le vicomte d’Allemans a dans sa cave 6 bouteilles et 15 demi-bouteilles de malaga, 7 bouteilles et 8 demi-bouteilles de malvoisie de madère, 16 bouteilles de rancio, 6 de malaga rouge, et 22 de vin des Canaries, mais cela ne représente que 10% de sa cave. Dans les caves des marchands de vins, les vins ibériques tiennent souvent la première place quant aux prix, mais ils ne constituent qu'une part réduite du total des vins conservés : lorsqu'en mai 1789 Marie-Rose Poissonnier vend le fonds de commerce de son mari qui vient de décéder, le total des marchandises est considérable : 36650 livres 10 sols et il y a beaucoup de vins ibériques : 9 pipes de benicarlo, 1 sixain” de malaga, un autre d’Alicante, 132 bouteilles et 4 demi-bouteilles de malaga, 22 de xérés, 22 bouteilles et 3 demi-bouteilles d’alicante, plus 16 bouteilles et 2 demi-bouteilles de vin de Chypre, mais l’ensemble ne représente que 9,8 % des vins prisés dans l'inventaire ; en outre, il y a toutes raisons de penser que le benicarlo a surtout pour but de renforcer des vins francais ; notons au passage que les vins d’Alicante et de Chypre, ainsi qu'une partie du malaga, sont les plus chers. Par l'importance accordée aux vins ibériques, des caves de particuliers comme celle de Turgot, déjà mentionnée, ou celle en 1792 de Pierre Charles Etienne Maignard, marquis de La Vaupalière, ancien sous-lieutenant de la Première Compagnie des Mousquetaires du Roi, sont donc exceptionnelles. Celle-ci accueille 15416 bouteilles, ce qui est considérable ; 28 % d’entre elles contiennent des vins ibériques”. Parmi les marchands de vins, c’est Jean Gosselin qui se détache à cet égard : non seulement la prisée arrive à un total de 67867 livres, ce qui est impressionnant, mais les vins ibériques en représentent 60 % en valeur. Belle trouvaille d’Adèle Raton, à l’occasion des recherches menées pour son mémoire de maîtrise? la liste des vins contenus dans ses trois caves a déjà été publiée par l’un des deux signataires de ce texte” ; nous nous en tiendrons de ce fait à l'analyse de ses éléments essentiels. La quantité de vins ibériques est impressionnante : 29 pipes et une demi-pipe, 1 pièce, 835 bouteilles et 569 demi-bouteilles. Le vin d’Alicante” # Elisabeth Caude, « La cave de l’impératrice Joséphine », dans Alain Pougetoux et Elisabeth Caude (dir.), La cave de Joséphine : le vin sous l'Empire à Malmaison, Paris, RMN, 2009, p. 36-50, loc. cit. p. 42. 5 Ilest difficile de définir ce que représente ce sixain car, suivant les régions, il correspond à des quantités très différentes : voir le Dictionnaire du monde rural, p. 1197. Il semble néanmoins probable qu’en l'espèce il s’agit du sixain de 60 litres. 76 AN,T 447, cave aimablement communiquée par Julien Wilmart. 77 À. Raton, La consommation et le commerce du vin à Paris de 1740 à 1760, mémoire de master 2, Université de Paris-Sorbonne,2006. 78 Jean-Pierre Poussou, « Approches pour une étude de la consommation et du commerce du vin à Paris, du début du XVIII° siècle au milieu du XIX° », dans Christophe Bouneau et Michel Figeac (dir.), Le verre et le vin de la cave à la table du XVT siècle à nos jours, Talence, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2007, p. 109-132, loc. cit. p. 126-130. ” Pour son développement au XVIII: siècle, voir Enrique Gimenez Lopez, Alicante en el siglo XVIII : Economia de una ciudad portuaria en el antiguo regimen, Valencia, Institucion Alfonso el Magnanimo, 1981 ; Juan Piqueras Haba, La vid y el vino en el pais valenciano (1564-1980), Valencia, 1981 ; Id., « La 169