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du maitre-valet, dans une maison séparée du chateau, réservé au seigneur”, et le maitre valet résidait depuis quarante ans dans le bourdieu de Caudéran lorsqu il fut renvoyé en 1712*°. En examinant les dates des actes mentionnés, on remarque que l’adoption du valet a gages est sans doute, pour les domaines principaux, antérieure à la reconversion de la fin du XVII* siécle, qui toucherait plutôt les métairies et bourdieux secondaires. Les éléments réunis tendraient donc à prouver que Messieurs employaient le système du valet à gages dès les années 1670-1680, et qu'ils l’étendirent ensuite aux propriétés secondaires à la faveur de la crise des années 1690. Or, un tel mode d’amodiation permettait au magistrat de contrôler étroitement la mise en valeur de son domaine. Le Savoir-faire Travailler la vigne : un équipement rudimentaire pour un travail jardinatoire Le savoir-faire dépend tout d’abord des outils utilisés®!. Les inventaires après décès confirment le caractère souvent routinier de la mise en valeur. L'équipement commun à l’ensemble des domaines se caractérise par sa légèreté. La charrette, à deux roues, se rencontre dans vingt-six inventaires? tandis que le chariot, à quatre roues, et le tombereau ou tombeau‘, charrette entourée de planches, sont beaucoup plus rares. Selon la même logique, l’araire est l’instrument aratoire principal, présent dans dix domaines, alors que la charrue est rare (seulement deux mentions). Ces engins sont tirés par une paire de bœufs, le recours au cheval étant très ponctuel, tandis que le mulet est plutôt réservé aux moulins. Tout au plus est-il fait mention, dans la maison noble de Pessac**, d’un « collier à cheval pour tirer la charrette », accompagné d’un bât. Ces pièces de base sont complétées par de petits outils à main, dont le détail est rarement donné dans les inventaires, probablement parce qu’ils étaient la propriété du tenancier. Mais on remarquera surtout la présence de « canatz » ou « cabat »°° sur les propriétés médocaines de Guillaume de Mons, qui sont en fait des charrues traditionnelles, légères, ressemblant assez à l’araire, servant à déchausser les pieds de vigne. » AD 33, 3 E 18549, inventaire après décès du château de Savignac, « les maisons de l’avant cour du dit château, dans lesquelles le maître valet fait sa demeure ». 6 AD 33, 8 J 47, Mémorial général de Labat de Savignac, 03/11/1712. On dispose de renseignements précis pour une trentaine de propriétés. Pour un détail de l’équipement, voir Caroline Le Mao, D'une régence.…., op.cit., « Le matériel agricole des propriétés parlementaires (1652-1723) », p. 343-347. Les quatre actes où il n’est pas fait mention de charrettes sont en fait des inventaires incomplets, ne mentionnant que des outils de jardinier. Le tombereau ou tombeau est mentionné dans deux domaines, le chariot dans un seul. 64 AD 33, 3E 3058, f° 693, 23/12/1684, inventaire de l’Avocat Général Thibaut de Lavie. 5 Lachiver, op. cit., p. 333. 63 136