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temps". Le méme phénoméne a, de plus, été remargué chez les avocats bordelais par Laurent Coste*!, qui constate, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg, un regain d’intérét pour les priviléges dont bénéficient les bourgeois de Bordeaux. « Entre le 1* septembre 1690 et le 27 septembre 1694, comme nombre de parlementaires et de marchands, vingt et un avocats déclarent en bénéficier pour vingtsix domaines ruraux... Les métayers, alors majoritaires (...) sont en effet remplacés par des gens de journée et des valets à gages », ce qui permet aux propriétaires d’être exemptés de la taille ». Il faudrait encore y ajouter une dizaine d'avocats qui réalisent la conversion entre 1700 et 1714. On peut donc raisonnablement émettre l’hypothèse d’une mutation dans les modes de mise en valeur de la terre, et surtout de la vigne, qui se produirait à la fin du XVII siècle et se traduirait par un abandon relatif du fermage et du métayage au profit du faire-valoir direct, et surtout du système du valet à gages, qui permet non seulement de mieux contrôler la mise en valeur du terroir mais aussi de tirer le meilleur profit du vignoble. II s’agit de s'appuyer sur un personnel permanent composé de valets à gages, logés et nourris sur place, travaillant les biens à l’année. Si les contrats d'engagement sont rares, les inventaires après décès signalent ce type d’amodiation. L’inventaire de la maison de Bouliac, bien de campagne appartenant à Pierre Duval, fait allusion à la chambre du valet, nommé Nicolas Teysonnet. Le notaire visite aussi le bourdieu « du Gay », dans la paroisse d’Artigues, « où demeure en qualité de valet Berthome Arzac »?. Jean de Cornut emploie aussi les valets à gages Jean Dominé et Gabriel Minvielle, pour son bourdieu de Martillac, et l’inventaire de ses papiers mentionne un accord passé en 1704 avec Teychonet, valet employé au bourdieu des Mondauts, à Floirac®. Même pratique chez Thibaut de Lavie, pour sa maison du Taillan, ses bourdieux de Mérignac et Talence, et peut-être sa maison noble de Pessac**, chez Pierre de Lestonnac, pour le bien de Gradignan, en Graves de Bordeaux”, chez Henri de Nesmond, où Jean Ferron s'occupe du bourdieu de Gabachon, à Montferrand, paroisse d’Ambarèsf, chez Pierre de Martin, pour le bien de Terrefort*’, chez Henry de Martiny pour la maison noble de Rouillac, paroisse de Cangjean’®. A Savignac, l’inventaire réalisé en 1737 mentionne le logement % Voir Caroline Le Mao, D'une régence..., op. cit., annexe « La durée des baux de fermage et de métayage », p- 327. #1 Laurent Coste, Mille avocats du Grand Siécle, Le barreau de Bordeaux de 1589 a 1715, Bordeaux, SAHCC, 2003, p. 194. » AD 33, 3E 12234, derniére liasse, 27/01/1677, inventaire aprés décés du conseiller au Parlement Pierre Duval. 5 AD 33, 3E 17797, £°291, 09/12/1707, inventaire aprés décés de Jean de Cornut. * AD 33, 3E 3058, f° 693, 23/12/1684, inventaire aprés décés de Thibaut de Lavie, Avocat Général au Parlement de Bordeaux puis Premier Président au Parlement de Navarre. 5 AD 33, 3E 13100, £" 107, 21/04/1681, inventaire aprés décés de Pierre de Lestonnac, sieur de Lisle, conseiller au Parlement. 56 AD 33, 3E 13102, f° 60, 22/04/1687, inventaire après décès de Henry de Nesmond, président aux Requétes. 7 AD 33, 3E 5244, f° 299, 26/08/1670, inventaire aprés décés de Pierre de Martin, conseiller. % AD 33, 3E 6796, derniére liasse, 30/12/1715, inventaire après décès de Henry de Martiny, conseiller. 135