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déchausser, faire les provains, récurer les trois fossés, bécher la vimiére?", couper les vimes, faire les sarments, les amasser et les porter avec la méchante sécaille, travailler pour les vendanges et laisser les breuvages faits. En échange, il reçoit un salaire de 180 livres par an. Il s’agit donc d’un contrat de travail agricole, régulièrement utilisé par le président Pichon“, mais il se rencontre aussi chez le conseiller Jean-Baptiste-Simon Desnanotz, pour une maison appelée « à la Tourade », consistant en deux bourdieux, paroisse de Floirac#!. Toutefois, en étudiant ce type de contrat, nous avons rencontré des accords présentant des caractéristiques similaires, sous la dénomination de « bail à faisandure ». Le président Bernard de Pichon conclut avec Jacques Jouqueau, brassier de Bassens, un contrat par lequel ledit Jouqueau s'engage à « prendre à faisandure les vignes dépendant de la métairie de la Gardette, « à Lalande », à Bassens », pour une durée de deux ans. Le brassier doit tailler, donner quatre façons de pique et entretenir les fossés en échange d’un salaire de 250 livres par an, versé à l'avancement du travail. On a donc ici une acception du terme très différente de celle donnée par Marcel Lachiver”, selon lequel le bail à faisandure désigne, « en Bordelais, (un) bail qui s'apparente au métayage, mais qui prévoit en général une redevance en nature inférieure à la moitié, et qui dispense le concédant de participer aux frais de l'exploitation. Conclu pour trois à neuf ans il est, dans ce dernier cas, reconductible de neuf en neuf ans, et se confond avec le bail à gaudence ». De fait, cette terminologie s’appliquerait plutôt aux baux à faisandure passés en Bordelais au Moyen-Age‘ ou en Haut-Médoc au XVI siecle. Sy apparente aussi le contrat conclu entre Isabeau de Lalanne, veuve du président à mortier Salomon de Virelade, et Augerie Marsau, vigneron des Graves®. Le preneur s'engage à travailler les vignes de la maison noble des Graves, paroisse de Mérignac, pour une durée de cinq ans. Le détail des tâches est énoncé, et ouvre droit à un salaire de 180 livres. Mais en outre, le preneur aura droit à la moitié de la récolte de vin, à charge de faire les vendanges à ses dépens et de participer à l’achat de l'œuvre et vime. Isabeau de Lalanne doit fournir un logement et avancer 400 livres pour les frais de culture, dont elle se remboursera sur la récolte de vin. La confrontation de ces différents exemples tend donc à montrer que le contrat de faisandure serait une sorte de moyen terme entre le métayage et le système du prix-fait. Toutefois, très souvent, ces contrats ne faisaient pas obligatoirement l’objet d’actes chez notaire ; on les retrouvait en fait dans les livres de comptes des magistrats, mais il faut reconnaître que pour le XVII: siècle, # Vimière ou vimenière : endroit planté de vime (osier). © Voir aussi AD 33, 3E 7629, f° 205, 13/01/1669, contrat de prix fait ; AD 33, 3E 7634, f° 100v, 03/06/1674, idem ; AD 33, 3E 7634, f° 229v, 16/12/1674, idem. 4 AD 33, C 4851, 02/12/1713, déclaration. # Marcel Lachiver, Dictionnaire du monde rural, les mots du passé, Paris, Fayard, 1997, p. 756. # Jean Barennes, Viticulture et vinification en Bordelais au Moyen Age, Bordeaux, M. Mounastre Picamilh, 1912, p. 44. 4 Jean Cavignac, op. cit., p. 79-92. # AD 33,3 E 7634, f° 195v, 19/10/1674, bail à faisandure. Voir aussi AD 33, 3E 7632, f° 53v, 25/04/1672, bail à faisandure. 133